Avec 40 degrés à l'ombre, dans les villes de l'intérieur, et un taux d'humidité de 25%, cette canicule dépasse de 10% la normale. Une chaleur torride. Un climat suffocant doublé d'un taux d'humidité estimé à 25 % par les services de l'Office national de météorologie (ONM) a caractérisé la journée d'hier. Le mercure a atteint, en milieu de journée, 40 degrés à l'ombre dans la capitale, et 38 degrés à Annaba, selon le responsable de la communication de l'ONM, M.Chougrane. La même canicule a caractérisé les région sud du pays. Selon la même source, des pics de chaleur rarement atteints (entre 48 et 49 degrés) ont été enregistrés notamment à Ouargla, Adrar et à In Salah. Avec ces degrés de température enregistrés en ce milieu de saison estivale, les spécialistes algériens en météorologie considèrent cette canicule anormale. «Elle dépasse de10% la situation normale», a affirmé, hier, le chargé de communication de l'ONM. Expliquant l'origine de cet « affolement du thermomètre», Abdeslam Chougrane a indiqué qu'elle est due à «un air chaud qui vient du Sahara central, et qui s'est propagé vers l'Afrique du Nord et l'Europe». Cependant, précise notre interlocuteur, la même température est attendue pour demain et après-demain. Et que le retour à la situation normale n'est prévu que pour la journée de mardi, où la température enregistrera une petite baisse sur tout le Bassin méditerranéen. Les températures «resteront élevées dans les régions nord jusqu'à lundi prochain. Elles baisseront progressivement grâce à l'air marin pour atteindre mardi la normale saisonnière située entre 27 et 30 degrés», a déclaré le responsable de communication de l'ONM. Dans les régions intérieures, a-t-il poursuivi, «la chaleur persistera jusqu'à mercredi et commencera à baisser pour atteindre la moyenne saisonnière située entre 36 et 39 degrés». Cette vague de chaleur est périodique, a-t-il dit «et elle est particulièrement propre au mois de juillet, car l'Algérie a vécu des situations, encore plus chaudes durant les années précédentes où des pics de chaleur avaient atteint les 44 degrés à l'ombre», a rappelé la même source. Si aucune victime, de cette canicule, n'a été signalée, il n'en demeure pas moins que la situation a causé beaucoup de désagréments aux citoyens. Surtout dans les villes comme Alger, où la pollution complique réellement tout déplacement à pied. Mais ce sont surtout les enfants, les personnes âgées, et particulièrement les personnes qui souffrent d'insuffisance respiratoire qui restent vulnérables à cette chaleur anormale. Il faut rappeler que durant la canicule qui a sévi l'année précédente, beaucoup de cas d'hospitalisation ont été signalés dans les régions affectées par cette chaleur, notamment au nord du pays. En outre des coupures d'électricité et des délestages ont également eu lieu en 2004. L'on se rappelle de la campagne médiatique lancée par la Sonelgaz durant l'été dernier pour parer à la surconsommation induite par l'utilisation des appareils de climatisation. De pareils pics de chaleur ont été enregistrés par le passé en Algérie. Le record a été atteint en 1975, quand le thermomètre a été bloqué à 46 degrés à l'ombre dans les wilayas de l'intérieur du pays telles Alger, Tizi Ouzou et Bouira. La même température a été enregistrée en 2003. Durant les années 1988 et 1999, les températures ont respectivement atteint 44 et 42 degrés à l'ombre dans les villes côtières, précisément à Alger. D'ailleurs, plusieurs cas d'hospitalisation ont été enregistrés après la canicule. Ces pics ont d'ailleurs été compliqués par des feux de forêts qui avaient ravagé des milliers d'hectares. fait le bonheur des autres: si plusieurs catégories de citoyens, notamment les couches moyennes, souffrent de cette chaleur, en revanche ce sont les vendeurs d'appareils de climatisation qui en tirent un réel bénéfice. Selon certains témoignages, les magasins où se vendent ces appareils ne désemplissent pas. Les vendeurs ont dû faire le plein ces derniers jours. Mais il faut dire que la majeure partie des citoyens ne peuvent pas s'offrir de pareilles machines.