La finale rêvée? Assurément, elle vaut largement le détour, ne serait-ce que par ce qu'elle a d'inédit. Brésiliens et Allemands sont appelés à clôturer aujourd'hui, si possible en beauté, ce marathon du football mondial. En vérité, il était plus que temps de libérer des joueurs sur la brèche depuis un mois. Cette fatigue latente des footballeurs a de fait influé négativement sur le déroulement notamment des quarts et demi-finales menées au petit trop. Et c'est la qualité d'ensemble qui s'en ressent. C'était indubitable lors des matches Allemagne-Corée du Sud et plus singulièrement celui du Brésil face à la Turquie. Aussi, cet impondérable aura joué un grand rôle dans l'élimination des Sud-Coréens et des Turcs. De fait, même des joueurs comme ceux du Brésil et de l'Allemagne habitués à la haute performance ont éprouvé quelques difficultés à demeurer au top. La fatigue risquant même de devenir le paramètre départageant deux formations qui ont encore à justifier leur rang. L'autre point à souligner de cette finale est son caractère inédit, Allemands et Brésiliens ne s'étant jamais rencontrés en finale. Et remporter cette rencontre originale doit être un challenge que ne voudrait rater ni la Seleçao, ni la Mannschaft. Outre cela, il y aura le match dans le match, qui mettra face à face le meilleur buteur actuel du tournoi, le Brésilien Ronaldo (six réalisations), et le gardien volant teuton Oliver Kahn (un seul but encaissé). Qui va l'emporter, l'astuce et les trouvailles de Ronaldo, ou bien l'endurance et la vigilance d'Oliver Kahn? Bien sûr, y répondre c'est déjà dire le nom du vainqueur, ce n'est pas aussi simple que cela. Beaucoup de paramètres vont entrer en ligne de compte, dont le moindre n'est pas l'originalité de cette finale du mondial opposant les deux formations les plus titrées de la Coupe du monde. Le Brésil qui comptabilise quatre coupes, va-t-il prendre le large en s'adjugeant la coupe asiatique, ou a contrario est-ce l'Allemagne qui va «égaliser» et stopper ainsi les Auriverdes dans leurs envolées. Tout semble réuni pour faire de cette finale inédite l'apothéose d'un Mondial qui, tout compte fait, - et nonobstant l'émergence de pays comme la Corée du Sud, le Japon, la Turquie ou le Sénégal -, n'a pas totalement répondu aux attentes. D'autant qu'Allemands comme Brésiliens doivent aux aficionados une revanche pour leurs sorties mi-figue mi-raisin. C'est parti! Faites vos jeux, rien ne va plus!