Les différentes localités de cette wilaya ont été le théâtre de plusieurs festivités. A travers ces manifestations, dont certaines ont débuté depuis deux jours, les populations de ces localités ont célébré le 4e anniversaire de l'assassinat du chantre de l'amazighité, Lounès Matoub et ont honoré, par la même occasion, la mémoire de plusieurs martyrs du Printemps noir en Kabylie. La commémoration de l'assassinat de Matoub Lounès a été, pour bon nombre de citoyens, une halte, un moment de réflexion, un rappel à la mémoire des présents, le souvenir de ceux ravis à la fleur de l'âge par la bêtise humaine. Intervenant dans une conjoncture marquée par une incertitude, les actions commémoratives ont eu lieu dans un climat de détente. Même si la grève à laquelle la fondation Matoub Lounès a appelé n'a pas été suivie à Béjaïa, il n'en demeure pas moins que les festivités signalées un peu partout ont été à la hauteur de l'homme et de son combat. L'ombre de Lounès planait, hier, aux côtés des milliers de jeunes et moins jeunes qui ont tant de souvenirs de lui, vu qu'il était toujours avec le peuple et près de lui. A Béjaïa, on se rappellera particulièrement d'un de ces galas organisés après son retour de France. L'homme et ses oeuvres étaient hier sur toutes les lèvres des citoyens. La diffusion continuelle de ses chansons dans tous les quartiers a bien rompu le silence de cette journée de juin. A Akbou, les membres CQV d'Akbou, ont organisé plusieurs actions célébrant à la fois le 4e anniversaire de l'assassinat de Lounès et le 1er du jeune Karim Sidhoum, autre victime de la bêtise humaine et de son inconscience qui ont plongé la Kabylie dans une situation aux lendemains incertains. La même commémoration a été signalée du côté d'Aït R'zine où les citoyens ont commémoré le 40e jour du décès de Belkacem Hamlat, victime de l'attentat à la bombe perpétré le 15 mai dernier au marché de Tazmalt. L'image et la voix de Lounès ont été fortement présentes hier à Béjaïa. On peut dire que l'immortel n'a pas été oublié. Le souvenir du Rebelle intervient, il faut le dire, à un moment de doute caractérisé par l'option des uns et le rejet des autres du dialogue. Cette occasion a été saisie par les animateurs pour se ressourcer et se mobiliser afin de faire face aux difficultés de l'heure. Au cours des prises de parole, tous les intervenants ont insisté sur l'enquête qui doit absolument aboutir. Son assassinat n'étant pas élucidé, il continue encore à être attribué à diverses origines. Bref, Lounès a eu sa journée en occupant une large place dans la mémoire des vivants. Les Béjaouis se souviendront toujours de cet homme, militant infatigable de l'amazighité, de la démocratie et des droits de l'homme.