C'est du moins ce qu'affirmait hier à partir de Sétif, Xavier Driencourt, ambassadeur de France à Alger. La crise financière mondiale pourrait, selon ce diplomate, avoir des conséquences directes sur le partenariat entre nos deux pays. Ainsi, le premier partenaire économique de l'Algérie, en l'occurrence la France, ne cache pas sa crainte de voir le partenariat entre les deux pays «freiné» à cause de la crise financière mondiale. Xavier Driencourt n'écarte pas cette éventualité. A partir de Sétif, le diplomate français a indiqué hier qu'il «n'est pas impossible» que la crise financière mondiale puisse «freiner» quelque peu la volonté des deux pays de développer leur partenariat. Cette déclaration constitue une première. Il est vrai que depuis l'apparition de la crise financière, aucun partenaire de l'Algérie n'a annoncé un éventuel ralentissement du développement de ses relations économiques et commerciales avec notre pays. Ce qui explique que l'Algérie n'est pas, totalement, à l'abri d'un impact de la crise actuelle sur son économie, contrairement à l'optimisme affiché par des responsables au gouvernement. D'autant plus que le pays qui annonce la couleur n'est autre que la France qui reste le premier partenaire de l'Algérie. Par la même occasion, l'ambassadeur de France estime que cette crise pourrait avoir des conséquences positives sur l'Algérie, en ce sens que cela pourrait inciter des entreprises françaises à venir s'installer en Algérie en délocalisant leurs unités de production. «Cela pourrait conduire les entreprises françaises à envisager de construire des usines en Algérie dans le cadre de la délocalisation de leurs activités.» Aucun autre détail concernant des projets concrets n'a été cependant dévoilé par M.Driencourt. A noter que lors de son déplacement à Sétif, M.Driencourt a conduit une mission itinérante d'entreprises françaises qui doit également se rendre aujourd'hui à Constantine puis à Annaba. Le diplomate français indique par ailleurs, qu'environ 330 entreprises françaises activent actuellement en Algérie. Après avoir affirmé que ce chiffre a «doublé depuis quatre ans», il a expliqué que l'Algérie de 2009 «n'est plus celle de 1999», a-t-il justifié. Et d'estimer qu'il était «très important» de voir «à côté des grandes firmes françaises qui travaillent en Algérie, d'autres entreprises dirigées par des Franco-Algériens ou des Algériens qui désirent également y investir». La présence de ces entreprises en Algérie a, selon l'ambassadeur de France, induit «la gestion d'environ 35.000 emplois directs et plus de 90.000 autres indirects» pour un «stock d'investissements de l'ordre de 2,5 milliards d'euros». A la veille de la commémoration du 64e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945, le diplomate français, répondant à une question sur ce sujet, a déclaré faire «siennes» les déclarations déjà faites à ce propos par ses prédécesseurs et par le président Sarkozy lors de sa dernière visite à Constantine.