Dans la commune de Boudjima au nord à celle de Frikat au sud, de Si Naâmane à l'ouest à Azeffoun à l'est, les Maisons de jeunes ne sont plus à l'air du temps. Des milliards sont investis dans ces infrastructures pour accueillir des jeunes avides de créativité et de désir de se défouler sont hélas partis en fumée. Une virée dans ces locaux multidisciplinaires éparpillés à travers toutes les localités, permet de faire un constat désolant. Seul le silence traversé par le sifflement des courants d'air habite les lieux. A Boudjima, à titre d'exemple, la Maison de jeunes située à quelques centaines de mètres du chef-lieu, ne sert plus à rien. Les jeunes de la commune livrés à l'influence meurtrière de bandes de dealers et de délinquants l'ont complètement oubliée. Quelques récalcitrants qui ne veulent pas lâcher persistent à pratiquer l'aïkido avec leurs propres moyens, s'y aventurent encore. Ils sont là deux fois par semaine. Ils n'ont pas de tatamis. Ils pratiquent sur le parquet avec tous les risques de fractures qu'ils encourent. Il faut tout de même signaler que pour certains intérêts, les responsables se rappellent de son utilité. En contrebas, dans le sous-sol de cette dernière, une certaine activité est toujours de mise. C'est là qu'un parti politique a élu domicile. Ils ont un siège. Si celle-ci est citée comme exemple, c'est parce que les autres ne diffèrent que par le lieu et le nom de la commune. La réalité est toujours la même. Pourtant, ces Maisons de jeunes sont conçues pour accueillir des activités culturelles et sportives de tous genres. Tous les sports peuvent y être pratiqués. Le handball, le basket-ball, la boxe, le karaté et plein d'autres disciplines. Leur architecture est même conçue pour servir de locaux pour des groupes de musique amateurs et professionnels. Il suffirait juste, de l'avis d'un directeur d'une Maison de jeunes, que les autorités locales tracent un programme d'action en vue de rétablir ces dernières dans leur vocation. Canaliser une jeunesse est, selon un animateur d'une association qui se meurt faute de siège, intimement lié aux mentalités des responsables locaux. Ces associations sportives et culturelles auxquelles les autorités exigent des locaux peuvent y trouver refuge. «L'existence de ces Maisons de jeunes aurait pu satisfaire cette exigence pour le moins absurde», conclut-il. Nous avons posé le même problème à un spécialiste du sport sorti fraîchement de l'université spécialité EPS et sa réponse aborde un autre chapitre. Pour ce dernier, les lois régissant le sport au niveau local ne répondent plus aux exigences de la gestion moderne. Mais plus grave encore, c'est l'avenir de toute une jeunesse qui en dépend. En attendant, les jeunes dans les communes vivent dans la déchéance alors que des lieux de prédilection pour leur épanouissement sont à l'abandon.