«Les déclarations faites à la presse par Abdallah Djaballah ne nous concernent pas. Il n'y a eu aucun contact avec lui. Que peut-il apporter de plus alors qu'il a été exclu des rangs du parti lors du congrès d'El Harrach?», s'est interrogé Benabdesslem, l'ancien directeur de campagne du candidat à la présidentielle, Djahid Younsi. Cette réaction du membre du conseil national du mouvement El Islah intervient à la suite des dernières déclarations de l'ancien leader dans la presse nationale faisant état de «contacts avancés» avec des membres de la direction du mouvement El Islah et ceux d'En Nahda en vue de les fusionner et ne former qu'un seul parti. Selon ce responsable du mouvement, Abdallah Djaballah est un homme «grillé politiquement et ce qu'il fait ne nous regarde nullement. D'ailleurs même au sein de la direction d'En Nahda, son projet est rejeté par l'ensemble des militants». Avant-hier, l'ancien homme fort d'En Nahda et du mouvement El Islah avait laissé entendre que certains membres issus de ces deux partis «avaient souhaité le rejoindre dans ce projet». Questionné à propos d'un malaise qui ronge actuellement les rangs du mouvement, né à l'issue du faible score enregistré par leur candidat Djahid Younsi à l'élection présidentielle et son éventuel remplacement par l'ancien président du madjless echoura, Mohamed Boulahia, notre interlocuteur démentira toutes les informations rapportées par la presse: «Ce sont de simples spéculations de journalistes en mal de sensation», dira-t-il. Pourtant, un membre influent du madjless echoura d'El Islah, Abdelhalim Hiak, a vertement demandé à travers un communiqué de presse à Djahid Younsi «de démissionner de son poste de président du mouvement en raison de son échec à la présidentielle et de son score plus que honteux». Il qualifie même cet échec de «naqsa» (hécatombe) infligé au parti et de piètre résultat obtenu lors de ce scrutin dont les séquelles ne vont pas disparaître de sitôt. Idem pour les autres collaborateurs à qui il demande une «démission collective». Ce contestataire de la ligne Younsi demande le retour aux commandes de Mohamed Boulahia, l'ancien président. D'ailleurs, ce dernier s'est exprimé sur un site islamique en évoquant «son retour au sein du parti» et en accusant parallèlement son rival d'avoir «échoué dans sa mission» que ce soit lors des dernières législatives de 2007 ou de la récente élection présidentielle. Mais selon toujours Benabdesslem, Abdelhalim Hiak «a été exclu en 2007 du mouvement et ne peut donc appeler au changement puisqu'il n'en fait plus partie. Quant à M.Boulahia, je vous informe que c'est lui qui a démissionné de son plein gré du mouvement». Pour l'heure, la direction actuelle du mouvement El Islah se concentre uniquement sur un seul point, à savoir celui de «solder les effets de l'élection présidentielle» puisque une réunion de son conseil national est prévue aujourd'hui pour «clore définitivement ce chapitre», selon Benabdesslem. Lors de cette rencontre, les responsables de wilaya du mouvement El Islah présenteront «un bilan» de la campagne présidentielle. Les activités du parti reprendront juste après cette réunion, ajoute notre interlocuteur qui nous fait savoir que son parti compte organiser une manifestation à l'occasion de la commémoration du 8 Mai 1945 à Guelma, le jour même.