Il reste seulement à confirmer sa décision d'une façon définitive. «En préalable, notre participation aux prochaines élections législatives ne peut avoir lieu tant que les décisions qui ont été prises à l'encontre de notre formation politique vont au-delà de la loi.» Ce sont là les propos avancés par Abdallah Djaballah, exclu par le congrès des redresseurs tenu le 3 mars à El Harrach, lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège du parti El Islah à Alger. Le boycott annoncé par Djaballah est-il définitif? A cette question, le cheikh a répondu par la négative. «Notre décision n'est pas irrévocable. Nous attendons des réunions qui auront lieu prochainement (sans préciser la date) pour pouvoir dire notre dernier mot», a précisé le président (exclu). A l'approche de l'échéance fatidique du 17 mai 2007, à moins de deux mois, le mouvement El Islah est secoué par une crise sans précédent. Interrogé en marge de la conférence, Djaballah juge qu'il est encore trop tôt pour parler d'une éventuelle alliance avec d'autres partis, notamment le FFS, ayant déjà annoncé son boycott au prochain scrutin législatif ni de la création d'un nouveau parti. «L'idée n'est pas entièrement à exclure mais cela ne peut avoir lieu qu'une fois toutes les portes fermées.» Le jour où notre décision sera irrévocable, nous ferons recours à toutes les solutions possibles, légales et pacifiques bien entendu, a poursuivi un Djaballah optimiste et rassurant malgré la tornade qui a secoué son mouvement. Avant d'ajouter que les redresseurs congressistes veulent nuire au parti en lui faisant perdre sa crédibilité. S'agissant de ce qui ressort de sa dernière rencontre avec le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni, elle n'a pas été d'un grand apport pour le parti. «Il nous a annoncé que la décision relative à El Islah, en tant que parti politique, relève de la justice», a laissé entendre Djaballah en s'interrogeant: «Combien y a-t-il de partis politiques qui ont été secoués par des crises d'une grande envergure et qui n'ont pas été sanctionnés? Où est le respect de la souveraineté de la loi?» La rencontre du 3 mars dernier ne semble pas être l'épilogue d'un feuilleton qui risque de perdurer. Après le congrès organisé par les redresseurs et au cours duquel M.Boulahia a été désigné nouveau président du mouvement, Djahid Younsi, secrétaire général et Djamel Soualah, président du conseil consultatif, des recours, collectifs et individuels, ont été déposés par Djaballah et d'autres responsables du parti. «Qu'avez-vous fait de nos recours?» Simple était la question de Djaballah, mais surprenante était la réponse de Zerhouni. «Les lois interdisent à toute formation politique n'ayant pas tenu son congrès de se présenter aux élections», a précisé Djaballah. La grande expérience qu'a le mouvement El Islah au sein de la scène politique a poussé les responsables à lui trouver une autre alternative. Une alternative mal accueillie par Djabbalah qui précise encore que «si je cherchais mes intérêts, plusieurs postes, dont celui de secrétaire général du ministère des Affaires religieuses m'ont été proposés en 1991.» D'autre part, le président, évincé par les dissidents, a souligné que Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, lui a proposé de faire une rétrospective qui les mènerait aux 26 et 27 mai 2004. Le ministre de l'Intérieur a, récemment, annoncé que Djaballah, lui-même, a décidé de constituer une commission installée par le conseil national pour la préparation du congrès. Enfin, Djaballah affirme qu'en vertu de l'article 35 du statut du parti, seul le président du mouvement El Islah ou les deux tiers du conseil national sont habilités à faire cette démarche.