La protection de l'environnement, que ce soit en ville ou ailleurs, doit être un comportement «spontané» de la part des citoyens. Comment embellir et nettoyer la ville de Bouira? Une bonne question qui peine à trouver la bonne réponse. Et si le problème taraude, à plus d'un titre, les responsables locaux, que dirions-nous alors du citoyen qui voit sa cité s'enlaidir chaque jour? Un dilemme. Et pour mettre un terme à l'état de dégradation que subit le chef-lieu de wilaya, les autorités locales ont décidé de lancer une campagne de sensibilisation. Une rencontre autour de cette question a été organisée ce week-end au niveau de la Maison de la culture, regroupant les édiles locaux et les membres de la société civile. L'amélioration du cadre de vie du citoyen était le point principal débattu durant toute la matinée de jeudi. Quels sont les facteurs de dégradation? La commune de Bouira ne dispose pas de moyens suffisants, ni des effectifs nécessaires pour maintenir la ville en état de propreté, outre l'inefficacité du système de collecte d'ordures, conjugué à l'absence de civisme des citoyens. Ce sont là les facteurs qui ont été soulevés par le directeur de l'environnement. Dans une approche où l'on se reconnaît responsable des faits, les responsables de ce secteur veulent instaurer un nouveau mécanisme d'organisation. Une manière d'entamer une autre étape. Celle de faire de la protection de l'environnement, que ce soit en ville ou ailleurs, un comportement «spontané» de la part des citoyens. Pour une ville qui «produit» quotidiennement 54 tonnes de déchets, tous genres confondus, la quantité s'avère énorme par rapport au dispositif disponible au niveau de la ville. Ces impondérables font que la lutte contre la prolifération des ordures risque de connaître d'autres échecs, compte tenu des solutions qui ont été proposées au cours de cette rencontre, à savoir l'adoption d'un programme directeur de la gestion des déchets, la création de comités de quartiers, le respect des horaires de la collecte d'ordures et la préservation des espaces verts. Ainsi, parmi les solutions proposées figure un autre point ayant trait à la «réinstauration» du poste de «concierge». Ces personnes qui veillent à la propreté et à l'hygiène des immeubles n'existent plus aujourd'hui. Cela représente un grand défi pour les autorités locales au même titre que pour les citoyens de la ville de Bouira qui sont appelés à faire preuve de civisme pour garder leur quartier ainsi que la ville propres. Par ailleurs, l'aspect urbanistique de la ville de Bouira laisse à désirer. L'état des lieux est déplaisant. Plusieurs quartiers attendent d'être aménagés. De plus, la dégradation du cadre urbain n'est pas seulement le résultat de l'absence de l'aménagement. Néamoins, les constructions qui ne sont pas encore achevées constituent un autre grand obstacle à l'embellissement de la ville. Dans sa projection de différents points nécessitant une sérieuse prise en charge, la directrice de l'urbanisme de Bouira s'est longuement étalée sur ce phénomène. En vue de rétablir l'ordre dans le cadre urbain, des mesures ont été prises par les services concernés. Les particuliers qui n'ont pas encore achevé leurs constructions sont appelés à terminer les travaux, afin d'harmoniser le cadre urbain. Comme il est souligné que des travaux d'aménagement ont été entamés au niveau du chef-lieu de wilaya, notamment la réalisation de grands boulevards et l'aménagement des quartiers, à l'image de Draâ El Bordj. L'enveloppe financière réservée à ces travaux, lesquels toucheront toutes les communes de la wilaya, est de l'ordre de 700 milliards de centimes. La ville de Bouira a bénéficié, à elle seule, de 130 milliards. Une fois les travaux d'aménagement achevés, la population aura-t-elle ce réflexe de maintenir en état de propreté les lieux publics? Toute la question est là.