L'on annonce d'ores et déjà une éventuelle tripartite pour le week-end ou samedi. Crucial second round pour l'Ugta qui rencontrera, aujourd'hui, les patrons du privé. La convention de branche, revue et corrigée lors de la première session de samedi dernier, pourrait ouvrir le débat des négociations salariales. Celles-ci ont été ajournées à la demande des patrons, intraitables sur la proposition de 20% de hausse suggérée par Sidi-Saïd. Ce dernier, qui espérait effacer les séquelles d'un bras de fer inachevé avec les SGP, s'est vu ainsi désavoué. Pour un syndicat peu représenté au sein des EPE (entreprises publiques économiques), la tâche que se colle la Centrale syndicale n'est assurément pas aisée. Faisant bonne figure, Sidi-Saïd devrait réunir ses troupes ce jeudi. Au coeur de la controverse, le contenu du pacte national économique et social, un projet accompli après un mois de stage bloqué de ses trois rédacteurs. C'est une course contre la montre. Car, on annonce, d'ores et déjà, une éventuelle tripartite pour ce week-end. Un risque, d'autant que les conventions de branche n'ont pas été actualisées et/ou paraphées avec l'ensemble des SGP, ni encore avec les patrons du secteur privé. C'est, possiblement, une tentative d'apaiser les esprits des travailleurs, scotchés sur cette revendication qui ne voit pas encore le jour. La tension remonte encore sur la courbe de mécontentement. Les métallos, pendant que le secrétariat national est en conclave avec le patronat, sont allés, aujourd'hui, affronter la SGP Equipag dans leur propre camp. C'est le deuxième rassemblement en l'espace d'une semaine seulement. Cette action n'est entourée d'aucun suspense tant qu'elle paraît naturelle. Les travailleurs de la mécanique-métallurgie ont laissé percer cette intention lors du premier rassemblement, organisé mercredi passé devant les locaux de la SGP Onstrumet Translob. Les Sociétés de gestion des participations ont proposé aux mécanos une hausse de 5 à 10% pour les travailleurs des sociétés en redressement. Quant à celles en bonne santé financière, la barre a été fixée entre 10 et 15%. Les métallos ont dit non et préfèrent sortir dans la rue. Deux extrémités. C'est, en fait, la semaine la plus décisive pour la Centrale syndicale, notamment, avec les prévisions d'une tripartite durant le week-end. Si cette information s'avère juste, l'entrevue entre le trio gouvernement/Ugta/patronat ne pourrait être qu'une rencontre-bilan. Car, sur le tableau de bord, des questions d'extrême importance demeurent toujours en suspens. Pour clore la polémique salariale, le gouvernement doit trancher lors de cette tripartite prévue en septembre, puis menacée d'ajournement. Il est appelé, surtout, à mettre les choses au clair. En quelque sorte, un arbitrage. L'on s'interroge si Sidi-Saïd s'était tardivement rendu compte qu'il risquait d'ajourner la tripartite prévue pour le mois en cours? Si le renvoi s'avère être une option inévitable, le patron de l'Ugta ne sera certainement pas l'unique mauvais élève de la classe. D'autres responsables ont également leur part de responsabilité. Il n'y a que deux choix seulement. Soit un renvoi pur et simple qui répond à la logique des retards accusés, soit une tripartite bâclée destinée à réinjecter de l'espoir dans les esprits des travailleurs. Une rencontre aujourd'hui avec le patronat privé, tandis que les salariés de la mécanique-métallurgie haussent le ton auprès des SGP, l'Ugta est désormais au pied du mur. Elle devra faire adopter, demain encore, par ses troupes, un pacte national économique et social. Certaines sources annoncent, aussi, une tripartite durant le week-end ou, au plus tard, samedi. Une simple éventualité.