Le projet de création d'un festival de théâtre exclusivement amazigh concrétise la pluralité linguistique et culturelle de notre pays. Le coup d'envoi du Festival maghrébin du théâtre amazigh de Tizi Ouzou sera donné mercredi prochain à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, avec la représentation durant une semaine (du 6 au 12 avril) de treize pièces de théâtre. Selon la directrice du théâtre régional, Fouzia Aït El Hadj et son équipe dirigeante durant le point de presse tenu au niveau du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi, ce festival regroupera plusieurs troupes nationales, à l'instar de celles de Sétif, Batna, du TR Béjaïa, d'Oran, du Maroc et des invités d'honneur libyens et tunisiens. Le programme de cette manifestation culturelle et artistique comprend un colloque axé sur «La dimension civilisationnelle pour l'insertion de l'amazighité dans le 4e art sur toutes ses formes, d'expression amazighe» et «L'image du patrimoine amazigh dans le théâtre», animés par des chercheurs et des universitaires sur l'histoire et les grands courants du théâtre universel. Outre des expositions artistiques, le festival accordera une attention particulière au côté social à travers l'organisation de spectacles au niveau des communes rurales telles que Tizi N'tlata des Ouadhias. Intervenant lors de ce point de presse, Fouzia Aït El Hadj a mis en exergue les efforts déployés par son institution pour donner au théâtre et à la culture amazighs une place importante, notamment sur le plan national. «Ce festival ambitionne la création d'un espace de communication et de dialogue entre les peuples nord-africains, ainsi que la promotion de la culture amazighe en tant que composante essentielle de la culture nationale», a souligné Fouzia Aït El Hadj. Quant à la relance du théâtre amazigh, la responsable s'est félicitée des acquis réalisés à ce niveau, et de la programmation de sessions de formation consacrées à l'écriture du scénario...Elle a salué, par ailleurs, le soutien indéfectible de la tutelle à ce genre d'initiatives ainsi que le travail effectué jusque-là, qui vise en particulier à donner un nouvel élan à l'amazighité et renforcer sa place, notamment sur l'échiquier national. De son côté, M.Moul Afraâ Aïssa a souligné que «ce genre de manifestations constitue un nouvel élan pour la dynamique que connaît le pays dans la promotion de l'amazighité et le renforcement de la position de cette discipline dans le système de la culture et les espaces sociaux et culturels». A cet effet, Fouzia Aït El Hadj ne cache pas sa satisfaction de voir son département rapporter les fruits pour le travail effectué, après le lancement de quatre sessions de formation aux techniques du spectacle au profit des comédiens et des animateurs de troupes locales. «Nos comédiens ont mis en valeur tous les sacrifices consentis durant la formation encadrée par des spécialistes du 4e art durant la tournée nationale qu'ils sont en train d'effectuer à l'est du pays», a-t-elle souligné. «Ce qui me fait mal, c'est lorsqu'on dit qu'on n'a pas un public d'expression amazighe, et qu'à la fin, durant tous les spectacles, les salles sont toujours archi-combles», a-t-elle ajouté. Le projet de création d'un festival de théâtre exclusivement amazigh concrétise la pluralité linguistique et culturelle de notre pays et représente un pilier fondamental pour l'intégration de l'amazighité dans la sphère culturelle.