La création des groupes armés a donné naissance à des phalanges (katibet) aussi criminelles les unes que les autres. Le grand drame qu'a vécu l'Algérie depuis 1992 et même avant a été piloté, à ne pas en douter, par des groupes armés avides de pouvoir et d'autorité. L'arrêt du processus électoral n'aura été qu'un prétexte pour ces sanguinaires afin de déclencher une guerre sans merci contre le peuple et la République. Pour ainsi dire, la création des groupes armés donnera naissance à des phalanges (katibet) aussi criminelles les unes que les autres. Elles se comptent par dizaines. Certaines ont fini par disparaître à l'image de katibet Al Khadra du GIA qui avait, sans aucune humanité, assassiné des centaines de citoyens dont des femmes, des enfants et des vieillards. Cette katibet était dirigée par le sinistre Al Farmach, l'un des plus proches du tristement célèbre Antar Zouabri. Deux autres katibet et pas des moindres auront aussi pitoyablement marqué les esprits des Algériens pendant longtemps. Il s'agit sans aucun doute de katibet El Ahoual et celle d'El Roub, toutes les deux dissidentes du GIA. Que dire alors des katibet Etawhid, Taliban, Chouhada et encore El Ghadiboune Ala Allah. Si celles-là et bien d'autres ont disparu, d'autres existent toujours. Elles poursuivent leur activité criminelle dans des circonstances plus particulières que les années 1990 où l'AIS et le GIA occupaient la scène du front sécuritaire. Deux organisations terroristes qui vont s'entretuer après que la première ait décidé de marquer une trêve avec l'ANP et dont les pourparlers avaient, à l'époque, été dirigés par le défunt Smaïl Al Ammari. C'est certainement après la reddition de katibet El Forkane de l'AIS que katibet Al Khadra, qui rassemblait sous sa férule maléfique de nombreux groupes ayant participé à plusieurs massacres à l'Ouest, entre en guerre avec à ses côtés katibet El Ahd, celle d'El Mout, Etouba et El Ouafa avec les katibet de l'AIS. Ce différend donnera naissance à d'autres phalanges comme celle d'El Ahoual l'une des katibet les plus redoutables. Et jusqu'à un passé récent, cette phalange existait encore. Elle ne disparaîtra qu'après l'allégeance du Gspc à l'organisation terroriste Al Qaîda d'Oussama Ben Laden dont le sort est aujourd'hui inconnu. La création du Gspc en 1998 donnera encore naissance à d'autres katibet connues pour leur participation à des crimes indescriptibles. Le Gspc actuellement dirigé par Abdelmalek Droukdel alias Abou Mossaâb Abdelwadoud est un ramassis d'irréductibles du GIA et de l'AIS. Sa logique criminelle et sa tactique ressemblent à celles du GIA, pour un seul objectif celui de la stabilisation de l'Etat sur le plan social et économique par le crime et la désolation. L'on compte encore des dizaines de phalanges en 2009 dont la plupart se concentre au Centre comme à Boumerdès et Tizi Ouzou et à l'est comme à Batna, Jijel et Skikda. Au Centre, l'on citera les phalanges d'El Fath, El Akram, El Farouk, El Forkane qui résistent, Al Nasr et Omar Ibn El Khatab, alors qu'à l'Est, les plus connues sont El Mout, H'mar Khaddou, Taliban, Chouhada, El Taouhid, sachant qu'au Sud y active une katiba appelée Tarek Ibn Ziad. Ceci dit, il reste que beaucoup ne sont pas connues des médias et constituent, selon des sources sécuritaires très au fait du dossier terroriste, des cellules dormantes. La composante de ces groupuscules n'est pas fichée. Très mobiles, les éléments de ces cellules ne peuvent être différenciés de la population le jour. Il va sans dire que les multiples différends survenus entre les katibet, parfois pour le leadership, parfois pour le butin arraché à la population vivant dans les douars les plus reculés du pays, a souvent donné naissance à de nouvelles organisations. La trêve de l'AIS propulsera le GIA au-devant de la scène. La disparition de cette organisation après la neutralisation de son n°1, Antar Zouabri, en février 2002 à Boufarik par l'ANP va rendre le Gspc comme l'une des organisations terroristes les plus redoutables. Mais le Gspc va activer dans un contexte très particulier, à savoir le processus de Paix et de la Réconciliation nationale prôné par le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika et approuvé par le peuple, qui en avait marre de vivre dans la psychose, un certain 29 septembre 2005. La Charte a, en effet, provoqué un séisme au sein du Gspc. Plus de 400 égarés décident de déposer les armes à l'image de Abdelmadjid Broche alias Ikrima émir de katibet El Roub qui activait dans la région de Skikda. Plusieurs de ses éléments vont suivre et c'est à cette période qu'on va entendre parler de GSL (Groupe des salafistes libres) mais dont l'existence remontait à deux années plus tôt. A l'Ouest, c'était le Gspd (Groupe salafiste de prédication et du djihad). Celui-ci naîtra peu de temps avant la promulgation de la loi de la Concorde civile. Ces deux groupuscules qui ont fini par disparaître constituaient des éléments qui étaient contre toute forme de paix. Le Gspc connaîtra certainement le sort de tous ces groupes selon la stratégie des forces de sécurité engagés dans la lutte antiterroriste.