Cherchell a permis à beaucoup d'artistes de vivre leur passion et d'émerger avec leur talent et leur musique. Cherchell ville-phare de la wilaya de Tipasa du versant sud de la Méditerranée anté-islamique, a toujours haussé le niveau civilisationnel en se mettant au diapason des âges et de l'Histoire. Ainsi, cette «terre d'accueil» comme se complaisent à l'appeler ou à la nommer les dignes descendants de Juba, a accueilli en son giron moult facettes de la culture, voyageant à travers le temps et l'espace. Toute cette «idéologie» héritée de facto, les Cherchellois, affables à souhait, ne transgressent point l'image de gens évoluant dans leur patrimoine à travers us et coutumes. Parmi ces coutumes, l'art et le plaisir d'apprécier la musique andalouse. Fief redouté par certains grands maîtres de ce genre musical: Hadj El-Anka, Farid Oudjdi, Benachour, Hadj Mahfoud...ou ville-test pour certains mélomanes nostalgiques des quaâdate d'antan, Cherchell a permis à beaucoup d'artistes de vivre leur passion et d'émerger avec leur talent et leur musique. Parmi ces artistes en herbe, un groupe de jeunes a pris les devants, et refusant de végéter à l'ombre des anciens décida de former une troupe musicale d'obédience andalouse. Le nom fut vite trouvé: Cherchell: ex-Césarée: El-Kaïssaria. Celle-ci vit le jour, un 20 février 1994. De fil en aiguille, elle put s'installer et, à l'instar des autres associations musicales, donner un regain d'intérêt au patrimoine andalou traditionnel voire son expansion. Malgré sa jeune existence, «El-Kaïssaria» a su s'intégrer dans le milieu artistique, laissant une empreinte très personnalisée à travers ses diverses participations à des festivités culturelles d'animation musicale. Abd El-Djelil, digne disciple et neveu du chantre du hawzi traditionnel Smaïl Hakem; ainsi que ses compagnons ont fait connaître à travers leurs pérégrinations dans les wilayas du territoire national, la musique andalouse et les méandres de l'Histoire. Huit ans de vie, déjà, et de participation à des festivals: Tlemcen (hawzi), Constantine (malouf), Blida (andalou), Mostagnem (chaâbi)...son activité ne s'arrête pas qu'à la participation, car celle-ci a eu l'occasion maintes fois, d'organiser des soirées et Cherchell dans un cadre culturel (fête du 15 août...) voire cultuel (soirées du Ramadhan, et du Mawlid Ennabaoui). Il va sans dire qu'à la célébration de la Journée de l'artiste, El-Kaïssaria n'a cessé d'être une des invitées artistiques et musicales organisées par les instances de la wilaya. A cet effet, sa présence a donné une touche fleurie (en son et lumière) aux cérémonies récompensant les lauréats du secteur de l'Education nationale (comme le Festival national des arts plastiques scolaires). Cependant, un point noir, qualifié de «carton rouge» par les membres de cette dynamique troupe, est le fait d'avoir été honorablement conviée et d'avoir participé à toutes les fêtes (même celles qui vont venir: Tlemcen et Mascara en juillet), sauf par les instances dirigeantes, les destinées du commissariat de l'Année de l'Algérie en France qui n'ont jamais daigné «jeter un regard» du côté de Cherchell et de ses artistes. Enfin, reste le fait qu'à traver ces participation d'animation artistique et musicale, El-Kaïssaria rehausse à juste titre le niveau culturel du pur et dur héritage du patrimoine musical traditionnel andalou digne d'El-Moussili et de Zirieb. En effet, El-Kaïssaria s'est vu octroyer des prix honorifiques récompensant de ce fait, cette incessante recherche de la perfection dans l'art et dans la manière.