Elle est même qualifiée ou vue comme l'un des piliers de la réforme judiciaire entreprise par le ministère de la Justice. L'introduction dans la loi pénale du 25 février 2009, d'une peine alternative à l'emprisonnement, qualifiée de travail d'intérêt général, suscite beaucoup d'espoir dans le secteur de la justice. Elle est même qualifiée ou vue comme l'un des piliers de la réforme judiciaire entreprise par le ministère de la Justice. En effet, dans la mesure où elle contribue à la lutte contre le phénomène de la récidive criminelle, mais aussi à désengorger les établissements pénitentiaires. C'est ce qu'a indiqué, hier, le directeur du projet d'appui à la Réforme de la justice, Salah Rahmani. «Le but de cette réforme pénale est de lutter contre le phénomène de la récidive qui s'amplifie de plus en plus (...) le travail d'utilité publique est une vie active pour les jeunes et c'est toujours mieux qu'une incarcération en prison», a-t-il déclaré dans son allocution d'ouverture de la conférence sur «Les systèmes des alternatives à la peine privative de liberté et la réinsertion sociale des détenus». Il argumente en ajoutant que «la prison aggrave toujours l'écart avec la population pour les jeunes condamnés primaires et risque de faire d'eux, en cas de récidive, de nouveaux délocalisés». Les autres intervenants de cette rencontre qui a regroupé des magistrats français, espagnols et norvégiens, ont également beaucoup insisté sur ces points justement. C'est le cas de Mir Puig Carlos, magistrat à la 8e Section pénale de l'audience provinciale de Barcelone et professeur associé de droit pénal à l'université de Barcelone. Ce dernier a indiqué que «si le détenu est incarcéré pour la première fois et pour un délit mineur, il peut, lors de son séjour en prison, être influencé par ses codétenus et tomber dans la récidive lors de sa sortie de prison». Selon lui, la peine de travaux d'intérêt général, se trouve être la meilleure alternative. Mokhtar Felioune, directeur général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion a abondé dans le même sens. Il a indiqué, à ce sujet, que «toutes les études montrent que la peine de prison engendre beaucoup de problèmes». Il poursuit: «Elle engendre chez les détenus des comportements d'irresponsables, et favorise la sédentarité, puisque la nourriture leur arrive directement sans qu'ils n'aient à faire un effort (...) elle expose les détenus à des problèmes de santé et même de comportement, résultats de la surpopulation des cellules». Ceci pour l'aspect social de la réforme et surtout de l'introduction de la peine d'intérêt public. Quant à l'aspect des infrastructures pénitentiaires, M.Felioune a indiqué que l'instauration de cette peine devrait être le meilleur moyen de «désengorger les établissement pénitentiaires». «Elle sera d'une grande utilité et d'un grand bénéfice», a-t-il assuré. Néanmoins, beaucoup de problèmes et d'interrogations subsistent, notamment concernant le champ d'application de cette peine et la capacité et la volonté des institutions, principales actrices de cette alternative, à remplir leur rôle social.