L'intégration maghrébine est en bonne voie grâce à l'action du patronat. Boualem M'rakach, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), a estimé que les autorités politiques de pays de l'UMA sont conscientes de l'apport de l'économie dans le processus d'intégration maghrébine. Cette déclaration a été faite lors d'une conférence de presse à la Maison de la presse de Kouba, visant à présenter les axes de travail du Forum des hommes d'affaires maghrébins qui se tiendra au Sheraton d'Alger les 10 et 11 mai prochains. Le conférencier a étayé ses propos en rappelant que le président de la République s'est prononcé en faveur de l'Union maghrébine des entrepreneurs (UME) lorsque son secrétaire général lui a annoncé sa création. Il a ajouté que les ministres des Affaires étrangères de l'UMA ont procédé à l'encouragement de cette organisation lors de leur dernière réunion à Tunis. Pour M'rakach, c'est là un signe selon lequel les divergences politiques peuvent être dépassées pour s'orienter vers l'intégration maghrébine par l'outil économique. M'rakach est revenu sur les conditions de création de l'UME en disant que cela a été le fruit d'un constat selon lequel les échanges économiques entre les pays maghrébins sont faibles (moins de 3%) en comparaison avec les diverses organisations et entités régionales existantes dans d'autres continents. Les cinq plus importantes confédérations patronales de l'Union du Maghreb arabe ont alors décidé au cours de l'année 2005 d'engager une réflexion à ce sujet afin de parvenir à l'intégration maghrébine. Selon des analyses effectuées par le FMI, l'UE et l'Organisation de coopération et de développement économiques ainsi que les experts indépendants, cette intégration devrait se traduire pour chacun des pays par un gain de 2% du taux de croissance. Dans l'ensemble, ces pays pourront parvenir à la création de 20 millions de postes d'emploi. Les action de l'UME ont également été déclinées par M'rakach. Il est revenu sur sa participation à la conférence organisée par le FMI à Tunis en novembre 2007 en présence des ministres des Finances et des gouverneurs des Banques centrales des cinq pays de l'UMA. Une deuxième réunion avec les mêmes partenaires a eu lieu à Tripoli en novembre 2008 pour dégager un plan de travail. L'un des axes retenus est celui de l'interconnexion des sites Web existant au niveau de chaque pays et qui sont relatifs aux procédures administratives et aux documents demandés pour la création d'entreprises. L'autre axe est lié à la facilitation de la création de projets communs dans des filières porteuses. D'ailleurs, les ateliers installés lors de ce forum se pencheront sur l'étude de plusieurs projets comme l'agroalimentaire, l'énergie, les travaux publics, les transports, le tourisme et la pharmacie. Le conférencier a aussi signalé le projet de création d'une base de données économiques pour les cinq pays de l'UMA et d'un observatoire sur les échanges économiques et sur l'investissement. Le forum se déroulera en présence de 700 hommes d'affaires pour discuter des moyens pour mettre en place les conditions permettant d'atteindre ces objectifs. D'ailleurs, tous les thèmes ayant un réel impact dans le cadre des échanges intermaghrébins seront abordés. La contribution de ce forum sera celle de donner un impact certain au développement des entreprises dans la région, d'après M'rakach. Selon ce dernier, il existe des opportunités et des complémentarités réelles entre ces pays. Boualam M'rakach a indiqué que Pascal Lamy, le secrétaire général de l'OMC, est dans l'incapacité de se rendre en Algérie le 10 mai prochain à cause de son emploi du temps qui est trop chargé. Lamy avait pourtant accepté, dans un premier temps cette invitation. Boualam M'rakach a indiqué qu'il souhaiterait que ce responsable soit présent lors du Forum maghrébin des hommes d'affaires afin de discuter des dossiers en suspens avec l'Algérie à propos de son adhésion à cette institution. Le président du FMI, Dominique Strauss Kahn, ne sera pas non plus à Alger et ce sera l'un de ses adjoints qui le représentera pour aborder la problématique de la crise financière et économique mondiale sur les pays du Maghreb. Par contre, la directrice de la Commission économique africaine de l'ONU en charge de l'UMA, Mme Bounemra, sera à Alger pour exprimer le soutien à cette institution pour le projet de formation des jeunes entrepreneurs maghrébins. Cette initiative émane de l'Union maghrébine des employeurs et elle sera couronnée par la création d'une université virtuelle pour la formation de jeunes dirigeants.