L'objectif est de redresser la barre commerciale et réussir l'intégration par l'économie. Une bonne nouvelle pour l'Algérie! L'Union maghrébine des employeurs (UME) siègera à Alger. Ainsi, après des allers et retours et des tractations à tous les niveaux, il a été décidé officiellement de siéger à Alger. Le poste de secrétaire général de cette nouvelle organisation maghrébine économique sera attribué à un Algérien, tandis que la présidence, pour une période d'une année, sera assurée par le patron de l'Utica, le Tunisien Djilani Hedi. L'annonce a été faite, hier, solennellement, par Boualem M'rakach, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP) lors d'un point de presse tenu à Alger. Les choses semblent bien évoluer du côté des opérateurs économiques, pendant que les politiques peinent à relancer l'UMA, une institution frappée de moult blocages. A en croire le président de la CAP, il est préférable d'appeler un chat par son nom. C'est-à-dire faire le distinguo entre ce qui est politique et ce qu'on attend de l'économique. Quoi qu'il en soit, cette nouvelle initiative pour un Maghreb plutôt économique devra constituer un coup d'accélérateur pour une Algérie en quête de transition économique. Cette fusion économique des cinq pays du Maghreb, née des cendres d'une UMA en état stationnaire, aspire à une ouverture économique et, par ricochet, à la création d'un marché régional et une zone de libre-échange. Le premier défi pour les membres de l'UME est de dépasser l'aspect politique et équilibrer la balance économique des cinq pays membres de l'UMA. Le taux des échanges intermaghrébins demeure très insignifiants et ne dépasse pas les 3% des 105,7 milliards d'euros des échanges globaux des pays membres de l'UMA. D'où la mise sur pied de cette entité économique qui s'avère être une nécessité absolue, d'après Boualem M'rakach. Car, au-delà de toute «incompréhension» d'ordre politique, les pays de l'UMA sont plus que jamais condamnés à réussir leur intégration économique. «Nous avons demandé aux pouvoirs publics des cinq pays de ne pas s'impliquer et laisser les économistes avancer sereinement», laissa entendre le président de la CAP. C'est une condition sine qua non pour la réussite de l'édifice économique maghrébin, a-t-il ajouté encore. La mise sur pied, le 17 février au Maroc, de cette UMA économique devrait constituer «la première expérience algérienne vers l'importation», expliqua le conférencier. Tant mieux. En tout cas, les chefs d'Etat, à commencer par Abdelaziz Bouteflika et Zine El Abidine Ben Ali, ont salué cette initiative, la considérant comme une bouffée d'oxygène pour l'UMA. A propos du pacte national économique et social, dont la CAP est membre de la commission du suivi et de l'application, Boualem M'rakach dira que le travail d'application nécessitera du temps et dépend encore de l'implication des pouvoirs publics. «C'est la pierre angulaire pour la remise à niveau et l'essor de l'entreprise algérienne», affirme l'orateur. Mettant à profit cette rencontre, ce dernier a rendu un grand hommage au regretté Nouredine Chaâbani, ancien président de la Confédération algérienne du patronat (CAP). En présence de sa famille, l'actuel président de la CAP a, de nouveau, ressusciter le regretté et son parcours de militant pour l'essor de l'entreprise algérienne.