La réalisation du barrage Koudiat Acerdoune de Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira, touche à sa fin. La réception de cet ouvrage est prévue pour fin juillet. Bouira. De notre envoyé spécial Le taux d'avancement de ce barrage, deuxième en Algérie en capacité, après celui de Beni Haroun, situé sur l'oued Isser, dans la commune de Maâla (Lakhdaria), est estimé à 88%, a-t-on appris lundi lors d'une visite d'inspection qu'a effectuée le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. Avec la mise en eau de ce barrage, d'une capacité de 640 millions m3, prévue pour septembre, ce sont les contraintes et pénuries liées aux ressources hydriques dont souffre la région, confrontée depuis des années à une sécheresse des plus sévères, qui seront totalement levées. Ce projet, longtemps attendu, desservira en effet 14 centres urbains de quatre wilayas, à savoir Bouira, Tizi Ouzou, M'sila et Médéa. Les régions sud de Tizi Ouzou (Draâ El Mizan, Boghni et les Ouadhias), Lakhdaria, Kadiria et Sour El Ghozlane, côté Bouira, seront les premières à en finir avec le stress hydrique puisqu'elles seront alimentées dès novembre. Suivront ensuite les régions de M'sila et de Médéa et la future nouvelle ville de Boughzoul dont l'alimentation est prévue pour au plus tard novembre 2009. Pour cette deuxième tranche, « les appels d'offres ont été lancés », a précisé M. Sellal. Le projet, confié à l'entreprise française Razel en août 2002 pour un montant de 4 745 468 706,44 DA et 175 043 414,12 euros, a connu un retard de près de 6 mois suite à des contraintes liées à la nature géologique du sol. « Ce deuxième grand barrage du pays a connu des problèmes sécuritaires et géologiques, le tremblement de terre de 2003 l'a sérieusement secoué suite à la découverte d'une faille non loin de l'ouvrage », selon M. Sellal. C'est ainsi que pour assurer la stabilité du site schisteux, il a fallu décaper en profondeur et maintenir les parois au moyen du béton compact en BCR. « Ce qui a nécessité une étude supplémentaire », selon le premier responsable du secteur. Ce dernier rassurera qu'il n'y a aucun problème pour ce qui est des risques. « Ce barrage a fait l'objet d'études plus approfondies, il peut résister à un tremblement de terre de magnitude 7,5 sur l'échelle de Richter. » Il reste que pour les habitants touchés par l'expropriation, les propriétaires ont bénéficié de 243 logements dont 29 ont été achetés à Lakhdaria. La gestion de ce barrage sera confiée à une « entreprise spécifique pour une durée de 3 ans », selon Sellal. La station de transfert, réalisée par un groupement d'entreprises algériennes, allemandes, suisses et canadiennes, a coûté à l'Etat 21 milliards de centimes. Sur place, le ministre a donné instruction au maître d'ouvrage pour que cette station soit achevée avant juillet. Les travaux de réalisation de cette station ont démarré le 29 mai 2006. Par ailleurs, douze autres communes et la zone industrielle de Bouira seront alimentées dès septembre à partir du barrage Tilzdit, situé à Bechloul. Ce barrage, dont les travaux ont été commencés au mois de novembre 1993 par une société russe et d'une capacité de 146 millions m3, a été achevé depuis plus de 2 ans. Il reste que le transfert à partir de ce barrage est confronté à des problèmes d'expropriation. Le responsable de Cosider canalisation évoque un autre problème, à savoir celui du vandalisme, du vol et du sabotage. Hier à notre passage sur les lieux, les travailleurs de Cosider se trouvaient en grève. Motif, selon certaines sources, ces travailleurs demandent à être permanisés. Ce qui a perturbé les travaux de canalisation. Mais le ministre n'est pas d'accord avec les responsables de Cosider canalisation. Il a donné instruction pour que les travaux de l'alimentation soient achevés fin juillet.