Le 14 juillet 1933, 30.000 Algériens manifestaient derrière un drapeau vert et blanc, frappé d'un croissant rouge, au défilé du Front populaire, de la Bastille à la Nation ( Paris ). Un drapeau dessiné par le père du nationalisme algérien, Messali Hadj, et cousu par sa femme Françoise chez el-hadja Hamidou, à la maison Hamidou, à Tlemcen. Aujourd'hui, Radouane Hamidou de la Fondation Messali-Hadj prend le relais. Le projet de ce dernier est de préparer le 30e anniversaire de la mort du zaïm Messali, décédé dans l'oubli de la nation qu'il a toujours défendue et qui a lutté «pour l'indépendance algérienne». La Fondation Messali-Hadj (FMH) créée dans la clandestinité, à Aubervilliers-Paris, par le jeune Radouane Hamidou également président de l'Association des amis de Messali Hadj, informe après tant d'années de silence la création du mausolée de Messali Hadj à Sidi-Snouci-Tlemcen suivi de la réalisation de la bibliothèque et du musée à Alger, d'ici à 2003. Cette fondation appelle l'ensemble des militants du (PPA-MJD) et sympathisants et contribuer à la concrétisation du projet portant sur le nationalisme algérien. M.Radouane Hamidou qui dit avoir connu dix ans de résidence surveillée rappelle: «Le FFS, Boudiaf et le PPA ont fait bloc de 1962 à 1980, beaucoup de nos militants ont été soit emprisonnés soit tués.» Ce projet se veut à vocation maghrébine, en hommage à Bourguiba et à Allel El-Fassi qui, en juillet 1933, participaient au 3e Congrès des étudiants nord-africains à Paris. Avec une délégation de l'Etoile Nord Africaine, Messali disait alors: «Nous voulons l'indépendance de l'Afrique du Nord et nous l'aurons.» Messali, qui a fait ses armes au Parti communiste français, est ainsi décrit par un rapport de police de 1934: «En fait l'ENA se confond avec la personnalité de Messali Hadj. Seul, il l'a réorganisée. Seul, il a su lui donner, utilisant pour cela avec une grande adresse les circonstances actuelles, le regain de popularité qu'elle a connu. Seul, il lui a imprimé les directives politiques. Si élémentaire qu'elle soit, il a donné à l'ENA, une doctrine.» Une Etoile dont la première implantation organisée fut en milieu kabyle, à Paris et dans la région parisienne et qui, en mai en 1928, avec 4000 militants, s'est beaucoup inspirée du modèle communiste sur le plan de l'organisation: cellules, rayons, secteurs. Jusqu'au 1er Novembre 1954, l'ascendant de Messali était fortement ressenti. Dans les Aurès, Ben Boulaïd avait distribué la veille à tous les combattants un portrait de Messali Hadj et il avait appelé à la lutte armée en son nom. Dans la proclamation, le FLN se démarque du mouvement nationaliste version Messali, fondé depuis l'Etoile sur la constituante. «Notre mouvement de rénovation se présente sous l'étiquette du Front de libération nationale se dégageant ainsi de toutes les compromissions. Possibilité à tous les patriotes algériens, de toutes les classes sociales, de tous les partis et mouvement purement algériens de s'intégrer dans la lutte de libération sans aucune autre considération». Le courant messaliste aura souvent revendiqué la paternité de l'ALN et par la suite du FLN. Mais rendant Messali responsable de la division, Abane charge Amirouche d'intégrer par la force tous les maquis de Kabylie, se réclamant de Messali, au FLN. Liquidation des maquis MNA de Bouira, de Draâ-El-Mizan, des Ouadhias, de Seddouk, de Guergour, de Guenzet...Massacres des cadres et intégration forcée des djounoud au FLN.