La désertification menace actuellement 11 millions d'hectares de terres steppiques, alors que plus de 500.000 ha sont déjà «désertifiés», a indiqué hier la sous-directrice de la lutte contre la désertification au niveau de la direction générale des forêts (DGF), Mme Linda Hazem. Cette responsable présentait une communication sur le Programme national de lutte contre la désertification et la gestion du patrimoine forestier, lors d'une réunion des cadres du secteur, en présence du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M.Rachid Benaïssa. En outre, une superficie de 12 millions d'ha est menacée par l'érosion hydrique au niveau des bassins versants, et 32 millions d'ha par l'érosion éolienne en zones steppiques et pré-sahariennes. Intervenant à ce sujet, M.Benaïssa a affirmé que la lutte contre ce phénomène ne donnera des résultats qu'après la résolution du problème de l'alimentation animale. L'érosion des terres, notamment au niveau de la steppe, étant due essentiellement au pâturage du cheptel. A cet effet, le ministre a donné instruction aux conservateurs des forêts pour trouver des solutions au problème d'approvisionnement en aliments du bétail, en vue de sauver ces espaces menacés. Il a souligné, dans ce sens, que le cheptel national, dépassant actuellement les 19 millions de têtes, est «sous-alimenté». Sur les besoins de 10 milliards d'unités fourragères, l'Algérie produit 5 à 6 milliards uniquement, a-t-il fait savoir. «Nous avons un cheptel sous-alimenté alors qu'il est au centre de l'économie nationale», a-t-il dit, en précisant que la production animale représente 50% de la production agricole du pays. En outre, les programmes de développement de l'élevage et de la production laitière, conjugués à la restructuration du cheptel national risquent de compliquer la situation d'ici 2010. Le ministre a suggéré de trouver des techniques de conservation de l'aliment du bétail, en vue de constituer des stocks, qui serviront à approvisionner les zones, notamment steppiques, pour que celles-ci ne recourent pas aux espaces menacés par l'érosion. M.Benaïssa a fait savoir, dans ce sens, qu'un recensement réalisé au niveau des régions du sud du pays a fait ressortir l'existence de 400.000 ha qui peuvent être consacrés à la production de l'aliment, notamment la luzerne. A propos de la gestion du patrimoine forestier estimé à 4,1 millions d'ha, dont un (1) million d'ha seulement sont productifs, les cadres de la DGF ont insisté sur l'effort particulier qui doit être engagé dans ce domaine, notamment à travers la valorisation de 68% du patrimoine forestier existant.