La désertification menace actuellement 11 millions d'hectares de terres steppiques, alors que plus de 500 000 hectares sont déjà «désertifiés». C'est ce qu'a indiqué, hier, une responsable auprès de la direction générale des forêts (DGF) dans son intervention lors de la deuxième journée de la conférence des cadres de l'agriculture. La situation risque de s'aggraver avec les effets du changement climatique selon la même source. Laquelle a évoqué par ailleurs le risque de dégradation des terres dans les régions arides et semi-arides, celles qui se situent en zones sub-humide et sèches, par suite de variation du climat. Aussi, une superficie de 12 millions d'hectares est menacée par l'érosion hydrique au niveau des bassins versants, et 32 millions d'hectares par l'érosion éolienne en zones steppiques et pré-sahariennes. «La désertification avance à pas très rapides», a averti la représentante de la DGF, qui a souligné qu'un nombre important de zones semi-arides sont devenues arides en l'espace de 10 ans seulement. D'où la nécessité d'intensifier la lutte contre ce phénomène. Pour cela, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a jugé urgent de régler le problème de l'alimentation animale. L'érosion des terres, notamment au niveau de la steppe, étant due essentiellement au pâturage du cheptel. Face à cette situation, les conservateurs des forêts ont reçu instruction de trouver des solutions au problème d'approvisionnement en aliments de bétail, en vue de sauver ces espaces menacés. Ainsi, pour lutter contre la désertification, plusieurs actions seront menées par les conservateurs des forêts à travers tout le territoire national dans le cadre de la politique du renouveau rural (2009-2014). Ces actions, à mener avec la contribution des populations rurales, vont toucher le développement communautaire (création d'activités et l'amélioration des conditions de vie), la mise en valeur des terres et l'extension du patrimoine forestier et alfatier. Il y a lieu en parallèle de trouver des solutions pour l'alimentation du cheptel sans affecter les terres. Le ministre a, dans ce sens relevé, que le cheptel national, dépassant actuellement les 19 millions de têtes, est «sous-alimenté». Sur les besoins de 10 milliards d'unités fourragères, l'Algérie produit 5 à 6 milliards uniquement, a-t-il fait savoir. «Nous avons un cheptel sous-alimenté alors qu'il est au centre de l'économie nationale», a-t-il dit, précisant que la production animale représente 50% de la production agricole de l'Algérie. En outre, les programmes de développement de l'élevage et de la production laitière, conjugués à la restructuration du cheptel national, risquent de compliquer la situation d'ici 2010. R. E.