Le documentaire est en tournée dans une quinzaine de wilayas en Algérie à l'occasion de la commémoration de ces douloureux événements. L'Autre 8 Mai 1945 - Aux origines de la guerre d'Algérie a été projeté à la Maison de la culture de Béjaïa et à Kherrata. La projection du film de la Franco-Algérienne Yasmina Adi a suscité un intérêt particulier et un débat chez la population béjaouie et particulièrement de Kherrata qui était le théâtre des atrocités du colonialisme français. «En plus des enseignements de mon père qui est aussi un acteur de tous ces événements, étant né en 1916, l'histoire de la guerre d'Algérie et les tragiques événements du 8 Mai 1945, la loi du 23 février 2005 sur le rôle positif de la présence française en Afrique du Nord ont été les éléments de mon idée. Les vifs débats déclenchés, les réactions enregistrées des deux rives m'ont aidée dans la germination de mon idée, dans son envie d'apporter un éclairage», nous déclare d'emblée, la réalisatrice franco-algérienne Yasmina Adi lors des débats qui ont suivi la projection de son film documentaire à Béjaïa. Entre l'histoire passionnelle enseignée aux Algériens sur les atrocités du colonialisme français, et l'histoire tendancieuse véhiculée par les gouvernements français, pendant et après les tragiques événements du colonialisme, le film documentaire de Yasmina Adi, qui ne veut pas entrer dans la polémique des chiffres malgré l'insistance du public présent à chaque fois, est venu pour lever le voile sur les mécanismes et les conséquences de cette répression coloniale. De l'avis de l'assistance, ce film est destiné beaucoup plus au reste du monde et à l'opinion européenne et française en particulier, pour faire connaître L'Autre 8 Mai 1945 qui est en France un jour de fête où chaque année on célèbre la victoire des alliés sur l'Allemagne nazie et de l'autre côté de la Méditerranée, en Algérie, un jour de deuil. Au-delà de l'aspect cinématographique, le documentaire révèle on ne peu mieux toutes les dissimulations qui entourent les zones d'ombre de cette période tragique. En effet, 64 ans plus tard, la répression du printemps tragique de 1945 en Algérie dissimule plusieurs zones d'ombre. Pour ce faire, la réalisatrice a mis en avant le rôle de l'image mêlant archives françaises, anglaises et américaines à de nombreux témoignages d'historiens et d'acteurs français et algériens, et le récit d'un reporter de guerre américain, le premier arrivé sur place qui qualifie cette réalisation de «document d'utilité publique pour restaurer la mémoire de cet autre 8 Mai 1945, et comprendre un peu mieux les débats qui secouent régulièrement les historiens et hantent la société». En effet,Yasmina Adi a retrouvé de nombreux documents inédits et des archives officielles du gouvernement français interceptées à l'époque par les services secrets anglais et américains. Elle est allée à la rencontre de ces hommes et ces femmes qui ont vécu et subi cette répression en leur donnant la parole. Les témoignages inédits de Landrum Bolling, premier reporter étranger (reporter- New- York) à arriver sur les lieux, à Sétif, en 1945, des Bedhouche, (Sétif), Benhamla (Guelma), Bekhouche (Kherrata), et Mostefaï (Alger) ainsi que l'image de la séance de soumission à la plage de Melbou sont pour la population béjaouie les moments forts du film documentaire L'Autre 8 Mai 1945, réalisé avec la participation de France2 et programmé dans différents festivals en Italie, en Espagne, en Belgique, au Burkina Faso etc, est en tournée dans une quinzaine de wilayas en Algérie à l'occasion de la commémoration de ces douloureux événements.