«Ni rachat ni 2e session», a tranché le conseiller du ministre mettant fin ainsi à toute polémique. «On vivra l'enfer le jour du Bac, nous le savons pertinemment. En sus du nouveau programme que les enseignants eux-mêmes n'arrivent pas à assimiler, il est fort probable qu'on subisse une température très élevée qui risque de nous être fatale.» De tels propos fraîchement recueillis chez des candidats inquiets, interpellent le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid. La tâche de son département d'assurer un déroulement des épreuves du baccalauréat dans des conditions «parfaites», comme il le répète chaque année, est bien loin d'être une sinécure. Cette année, ils sont plus de 263.000 candidats inscrits dans le nouveau système. La peur au ventre, ils craignent que les efforts déployés depuis une dizaine d'années se soldent par un échec dû à des raisons extrapersonnelles, que leur rêve s'effondre comme un château de cartes. Les questions se posent avec acuité et les réponses risquent de tarder à venir. Le département que gère M.Benbouzid peut-il assurer une climatisation dans tous les centres d'examen en un espace de temps très réduit? 20 jours nous séparent du premier jour du BAC. Etonnant! La chaleur torride dans laquelle se sont déroulées les sessions précédentes, ce département n'en a pas tiré les meilleurs enseignements. Cependant, il faut dire que cet alibi est quelque peu tiré par les cheveux. Que dirons alors ces candidats au sud du pays qui passaient leurs examens sous des températures suffocantes? Peut-on toujours justifier et à chaque fois un echec par des conditions climatiques? Evidement, il ne s'agit pas d'excuser le premier responsable du secteur mais il faut aussi avec raison assumer certaines responsabilités. «L'année 2009 doit être celle de la gestion qualitative», «Il faut boucler les préparatifs dans les délais fixés»...a souvent insisté M.Benbouzid. L'exercice 2009, comme ses précédents, est entaché de déficiences, lesquelles doivent être réglées de sitôt afin d'éviter au bateau du ministère de l'Education de prendre eau de toutes parts. «J'ai peur que ma réussite quasi certaine aujourd'hui, soit remise en cause par des facteurs ne relevant pas de la teneur de l'examen.» C'est un appel solennel que lance Mohammed, brillant élève comme le justifient ses résultats obtenus jusque-là. Contacté hier par L'Expression, M.Boumaâraf, conseiller au ministère de l'Education nationale a précisé que la climatisation est destinée prioritairement aux établissements relevant du sud du pays, une région réputée pour son soleil de plomb aux premières lueurs de la matinée. Notre vis- à- vis avance des chiffres lui servant d'arguments. 8980 salles ont été équipées en 2007, précise-t-il. Et d'ajouter que le ministère de l'Education nationale «a assuré l'équipement de 4490 salles l'année précédente. Un total de 3100 autres salles ont été équipées durant l'exercice 2009». L'autre préoccupation des candidats au Bac, est celle de savoir si Boubekeur Benbouzid peut leur accorder l'option du rachat. «Notre demande tient bien la route. Ce n'est point une exigence fortuite, et on ne peut rien exiger du ministère. Seulement, on demande à ce que les candidats dont la moyenne du Bac est égale ou supérieure à 9,70/10 soient considérés comme admis», ont réclamé un groupe de lycéennes rencontrées au premier jour du Bac blanc, à Kouba. Cette «supplique» ne trouve pas d'écho au département de l'Education. C'est un niet catégorique qu'on lui oppose. «Ni rachat, ni 2e session», nous répond M.Boumaâraf. Selon lui, il suffit de se référer aux précédentes déclarations du ministre. Les sujets du Bac sont élaborés selon les capacités des élèves moyens et porteront sur un programme d'enseignement effectivement dispensé. Il serait souhaitable de voir les candidats au Bac passer leur examen dans des conditions irréprochables pour améliorer le taux général de réussite, tout juste moyen en 2008 et faible durant les années précédentes.