Le décret portant sur la rétribution de l'ordre de 55% sera signé au plus tard le 31 mai prochain. Gel de la grève, quitus pour les bureaux syndicaux et le Conseil national de gérer la situation et la proposition pour soutenir les étudiants dans leurs examens, telles étaient les décisions prises par les enseignants hospitalo-universitaires lors de leur assemblée générale tenue hier au Cpmc du CHU Mustapha-Bacha. Les grévistes ont eu gain de cause. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et le ministre de la Santé, Saïd Barkat, ont officiellement donné leur accord de principe pour débloquer la rétribution des activités de santé attribuée à la corporation. De l'ordre de 55% du traitement de base (SB+IEP), cette rétribution est essentielle et permanente, imposable et cotisable et applicable avec effet rétroactif de janvier 2009. «Taux indexé au salaire de base, elle aura l'évolution verticale et horizontale selon l'ancienneté», détaillent les syndicalistes. Même si cette rétribution a baissé de 20% par rapport à celle négociée auparavant, les représentants syndicaux ont tenu à expliquer les avantages du nouveau taux. Par exemple, un maître-assistant qui devait avoir une augmentation de 14.000 ou 15.000 DA selon l'ancienne négociation, n'aura maintenant que 10.000 DA de plus sur son salaire. Cependant, à chaque fois qu'il y a changement d'échelon la rétribution augmente. De son côté, le Dr Chakou, secrétaire général du ministère de la Santé, présent à l'assemblée sur demande des syndicalistes, a annoncé la signature dudit décret au plus tard le 31 mai prochain. «Cette rétribution est conçue comme un second salaire pour l'enseignant chercheur hospitalo-universitaire. Elle sera comptabilisée dans le calcul de la pension de retraite. Il s'agit de le rémunérer pour les activités qu'il réalise au quotidien», a-t-il expliqué. Il a invité la corporation à reprendre avec la tutelle les concertations sur les grands problèmes des hospitalo-universitaires chercheurs et du secteur de la Santé «d'une manière sereine». «Les portes du ministère sont en permanence ouvertes au dialogue», a-t-il dit. Certains enseignants ont bien accueilli les résultats de la rencontre avec le ministre. «Je suis pleinement satisfait. Nous nous sommes imposés. Nous méritons mieux, c'est vrai, mais nous enregistrerons cette augmentation et nous continuerons notre combat. Il faut se préparer pour les futures échéances», commente le Pr Ouchène, et un autre d'enchaîner: «Les autorités ont mis un genou à terre même si cette indemnité ne représente rien du tout pour nous. Il est temps d'arrêter la grève mais pas la lutte syndicale». Toutefois, d'autres grévistes n'avaient pas digéré cette rétribution. «Nous avons reçu des miettes. Nous avons une paie d'infirmier», se sont-ils révoltés. Même si les enseignants ont à la fin accepté les résultats des négociations avec la tutelle, ils restent néanmoins en alerte. «Nous n'allons pas suspendre le mouvement de protestation mais le geler momentanément. Le Conseil national gèrera la période à venir jusqu'à ce que le décret soit signé, et si la situation va dans le mauvais sens il déclenchera la grève», prévient le secrétaire général du Syndicat des professeurs et docents en sciences médicales, le Pr Nacer Djidjli. S'agissant des étudiants, des propositions relatives aux calendriers des examens et concours ont été faites.