Le secrétaire général du ministère de la Santé, présent lors de l'AG, a annoncé que des rencontres avec les syndicats, notamment ceux des psychologues et des paramédicaux, sont prévues à partir de la semaine prochaine. C'est officiel, la grève des hospitalo-universitaires est gelée. Cette décision a été prise hier lors d'une assemblée générale extraordinaire en présence des représentants du ministère de la Santé, notamment son secrétaire général, M. Kachou. Dans une salle trop exigüe pour contenir toute la foule et suite à un débat houleux, les professeurs, docents, maîtres-assistants ont voté à main levée le gel du débrayage tout en maintenant la pression pour la signature du décret exécutif portant sur le versement de la rétribution prévu pour le 30 mai. Une rétribution longtemps attendue et considérée par les hospitalo-universitaires comme un acquis arraché après plusieurs mois de lutte et de protestation. Cependant, le montant de cette indemnité revu à la baisse, par rapport à ce qui a été initialement prévu dans l'accord signé par les deux ministères, a été qualifié de “miettes” par les syndicalistes qui ont manifesté leur mécontentement lors de cette assemblée. “Nous allons prendre le temps de digérer ces miettes et de reprendre notre combat”, ont déclaré les hospitalo-universitaires. Ils n'envisagent pas de renoncer à leur combat qui portera désormais sur d'autres objectifs plus importants pour leur profession. “Cette indemnité, réévaluée à 50% du salaire de base, est un acquis, mais elle ne constitue pas un argument pour la démobilisation de notre mouvement. Geler la grève ne veut pas dire que c'est la fin de nos actions. Nous acceptons ces miettes tout en maintenant la pression”, a indiqué le Pr Djidjelli, porte-parole du Syndicat national des professeurs docents en sciences médicales. Il a expliqué, également, que la levée de la grève est une stratégie logique pour mieux s'organiser et aller vers la création d'un syndicat national des hospitalo-universitaires chercheurs. “Avec la réévaluation de l'indemnité à 50%, nous avons perdu 3 000 dinars, mais nous avons gagné le combat de la dignité”, a précisé pour sa part le Pr Touchent de l'hôpital de Kouba. Le secrétaire général du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a tenté de son côté de rassurer les présents en déclarant que “le taux de cette rétribution augmentera à chaque fois que le salaire de base sera réévalué”. M. Kachou s'est félicité de la décision des hospitalo-universitaires, tout en réitérant, comme d'habitude, son invitation au dialogue. “Les portes du ministère de la Santé resteront toujours ouvertes aux syndicalistes. Nous sommes prêts à travailler ensemble pour réformer le secteur de la santé et mettre au diapason les besoins des patients”, a-t-il précisé. Un dialogue, faut-il le rappeler, qui n'a été ouvert qu'avec la radicalisation du mouvement de protestation qui a failli mener au sacrifice d'une année universitaire. Le secrétaire général a employé les mêmes propos en répondant à la question de la grève des paramédicaux prévue le 23 mai et le sit-in des psychologues aujourd'hui. “Je ne cesserai de dire que les portes du dialogue sont ouvertes. À ce propos, le ministère de la Santé a prévu des rencontres à partir de la semaine prochaine avec tous les syndicats de la santé, notamment les psychologues et les paramédicaux”, a-t-il répondu. Sur le volet pédagogique, les étudiants des sciences médicales qui ont pris part à cette assemblée ont tenu à exprimer leurs inquiétudes quant à l'organisation du planning des examens. Les professeurs et docents ont rassuré et promis que le planning des épreuves sera préparé en collaboration avec les délégués des étudiants de trois disciplines des sciences médicales, tout en privilégiant les préoccupations de leurs étudiants. Concernant les examens de graduation et de postgraduation le Pr Djidjelli s'est engagé à prendre attache avec les présidents des jurys pour préparer ces examens.