Une spécialiste bulgare a précisé que la désodorisation ne sera réalisable qu'avec le traitement des eaux usées, le curage de l'oued et l'aménagement de ses abords. Réputé pour ses odeurs nauséabondes, mettant mal à l'aise les milliers de passants et habitants des régions limitrophes, notamment en cette période de chaleur suffocante, l'oued El Harrach peut se transformer prochainement en un éden. «Dans quelques années, cet oued sera transformé en une magnifique rivière, à telle enseigne que l'on y trouvera des poissons», a déclaré à L'Expression la Bulgare Valentina Lazarova, expert du projet Suez Environnement en marge d'une journée technique, organisée hier à l'hôtel El Aurassi. Concernant les délais fixés pour l'achèvement de cette opération, «les travaux sont en cours, mais nécessitent des investissements énormes pour que le projet soit opérationnel», a fait savoir l'expert bulgare. Et d'ajouter que les autorités compétentes font de leur mieux pour accélérer les travaux. Ne dit-on pas: Rien n'est impossible tout est possible. Entre-temps, et pour diminuer les odeurs que dégagent l'oued, des «agents masquants», appellation technique, «ont été déposés sur les ponts uniquement». Selon notre vis-à-vis et l'ensemble des spécialistes nationaux et étrangers interrogés, il est impossible de couvrir tout l'oued car «ce n'est pas la solution pérenne». Tous s'accordent à dire qu'actuellement, les travaux de la problématique de désodorisation ne peuvent être effectués qu'avec la mise en place de contrôle à la source. Plus explicite, V.Lazarova a précisé que l'opération de désodorisation ne sera réalisable qu'avec le traitement des eaux usées, le curage de l'oued et l'aménagement de ses abords. Constituant la pierre angulaire du programme, la station d'épuration de Baraki traite toutes les eaux usées qui coulent dans l'oued El Harrach afin de les utiliser une seconde fois, notamment pour l'irrigation. A ce propos John Marc Jahn, directeur général de la société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal), a précisé que la station de Baraki était en réhabilitation et beaucoup d'égouts non traités versent dans l'oued. Le DG de la société de droit algérien, insiste pour mener une campagne de sensibilisation afin de rendre à l'oued son statut naturel, protéger l'ensemble du littoral de l'Algérois et donner aux eaux de baignade la qualité réglementaire nécessaire. De gros travaux dans l'oued ont été achevés, d'autres sont en cours de réalisation. La Seaal prend en charge une partie des travaux. L'opération qui lui a été confiée concerne pas moins de 20 km de réseau d'assainissement dans le Tout-Alger. «A l'oued El Harrach, plus particulièrement, on a pris en charge tout le collecteur sud, de même que celui de la rive gauche dans sa première partie, alors que dans sa deuxième partie, les travaux ne sont toujours pas entamés», a souligné un responsable de la Seaal. L'objectif fixé pour l'horizon 2010, est la collecte de la totalité des eaux usées qui se déversent à ciel ouvert et dans les milieux récepteurs et leur acheminement vers les stations d'épuration. Redonner à l'oued El Harrach son vrai «statut», constituera un véritable acquis, car à cause de son état dégradant, la faune et la flore ont complètement disparu. Et pourtant, dans les années 1900, sous les ponts de l'ex-Maison-Carrée, les pêcheurs se bousculaient. Anguilles, barbeaux et mulets y pullulaient. Le rêve de les revoir revenir est permis. Les experts nous fixent un rendez-vous.