L'objectif principal reste l'épuration des eaux usées, celles qui sont rejetées dans cet oued, notamment par les usines implantées au niveau de la zone industrielle d'Oued Smar. La dépollution de oued El Harrach ne se fera pas de sitôt. Les désagréments causés aux riverains et aux passants existent toujours. De ce fait, il n'est pas facile de réduire une pollution qui s'est accumulée depuis plusieurs décennies. Pour endiguer ce problème, des opérations sont ponctuellement menées avec plusieurs intervenants tels que la direction de l'environnement et la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal) qui a injecté des désodorisants. Toutefois, les études relatives au projet de réhabilitation et d'assainissement de oued El Harrach confiées à un bureau d'études se poursuivent. C'est ce qu'a déclaré le directeur de l'hydraulique et de l'économie des eaux de la wilaya d'Alger, M.Ismaïl Amirouche, à l'agence APS. Intervenant lors des travaux de la session ordinaire de l'Assemblée populaire de la wilaya d'Alger (APW) qui s'est achevée hier, M.Amirouche a précisé que «des efforts colossaux sont consentis par les parties concernées, notamment le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et celui des Ressources en eau en vue de valoriser cet oued». L'objectif principal est l'épuration des eaux usées, celles qui sont rejetées, dans l'oued El Harrach, notamment par les usines implantées au niveau de la zone industrielle d'Oued Smar. En plus des interventions en surface avec l'élargissement du lit et le gabionnage des berges, la direction de l'hydraulique a permis la mise en fonction de trois ministations de relevage qui réduisent les rejets. La première est située près du marché à bestiaux, la seconde à Baraki et la troisième à l'embouchure de l'oued. Il reste que les aspects les plus difficiles à gérer sont les rejets industriels. A relever, à ce titre, que pas moins de 60 entreprises rejettent leurs déchets dans l'oued et, en interdire la pratique, n'est guère facile, en dépit des actions en justice menées à leur encontre. Le projet de réhabilitation d'Oued El Harrach, a ajouté le même responsable, s'inscrit dans le cadre des projets arrêtés à l'effet de redorer la façade maritime d'Alger, soulignant qu'il sera réhabilité durant les cinq prochaines années. En outre, M.Amirouche a insisté sur la nécessité de prendre en charge les différents oueds à Alger. Dans ce contexte, plusieurs projets ont été arrêtés pour la prise en charge de oued Ouchayeh ainsi que les oueds de Béni Messous, Réghaïa et El Hamiz. Une enveloppe financière de l'ordre de 71 milliards de DA a été allouée pour l'épuration des eaux et la réalisation de stations d'épuration des eaux usées dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014. A rappeler, dans ce cadre, que le ministère des Ressources en eau a déjà évoqué la possibilité, d'ici quelques années, d'exploiter les eaux épurées dans l'agriculture. Le chef de service de l'assainissement au niveau du même département ministériel, M.Hadjadj avait affirmé dans l'une de ses déclarations à la presse qu'il s'agit, à ce propos, «d'intercepter en amont les eaux alimentant oued El Harrach. Les eaux en question seront orientées vers le barrage de Douéra avant leur acheminement vers les champs de la Mitidja». Par ailleurs, le taux important de raccordement au niveau d'Alger facilite l'acheminement des eaux usées. Ce qui n'est pas le cas de plusieurs wilayas d'Algérie. La capitale est, en effet, dotée d'un important réseau d'assainissement, long de 3800 km. L'un des meilleurs taux à l'échelle mondiale, estime M.Hadjadj. Selon les estimations du ministère des Ressources en eau, les stations de Baraki, Réghaïa et Béni Messous assurent, respectivement, le traitement des eaux de 900.000, 400.000 et 25.000 habitants. Actuellement, ces stations récupèrent 150.000, 80.000 et 45.000 m3 par jour.