L'association «Tulmut de Louta» en collaboration avec le comité du même village a rendu ce week-end un vibrant hommage à Farid Zadi assassiné en mai 1984 et Hacène Bellache décédé en mai 2000, deux fervents militants de la cause berbère et de la lutte syndicale. Les festivités se sont étalées sur deux journées pleines. La Maison des jeunes de Chemini dans la wilaya de Béjaïa a abrité une exposition photos portant sur le parcours des défunts. Dans l'après-midi de jeudi, des pièces théâtrales ont été présentées par la troupe de l'association accompagnée par une chorale. Hier, un rassemblement a été observé à la maison des jeunes de la commune de Chemini. Ce rassemblement a été ponctué par des prises de parole et des témoignages des amis et compagnons des deux défunts. S'en est suivi le cérémonial de dépôt de gerbes de fleurs sur leurs tombes. Les enseignants, les syndicalistes du secteur de l'éducation et les militants de la cause berbère étaient nombreux. Emus, ils ont tenu à rendre un hommage aux grands syndicalistes et militants. Hacène Bellache et Farid Zadi qui ont consacré leur vie à la défense des droits des travailleurs et la cause identitaire. Hacène le fera jusqu'au bout, avant d'être terrassé par une crise cardiaque en son domicile à Béjaïa. De l'avis de tous, il était parti avant de connaître la satisfaction du devoir accompli. Ils ont ancré dans leur mémoire le combat mené par l'homme digne et désintéressé qu'était Hacène, le militant et leader syndical jusqu'à son dernier souffle. Comme Farid et alors qu'il s'était lancé très tôt dans la lutte pour les acquis démocratiques, il décide, au cours de l'année 1993, date du premier congrès du syndicat autonome des travailleurs de l'enseignement et de la formation (Satef), de se consacrer exclusivement aux revendications des travailleurs rassemblant autour de lui les enseignants soucieux de sortir la profession de son marasme. En qualité de membre du conseil national du Satef, aujourd'hui, ses compagnons de lutte, reconnaissent en lui un exemple d'honnêteté et d'abnégation, un leader difficile à remplacer et une véritable perte pour les militants des droits syndicaux. Les acquis viennent après des luttes menées par des hommes qu'aujourd'hui il faut savoir honorer par des gestes aussi humbles soient-ils.