Un concert-hommage au maître de la musique andalouse, Abdelkrim Dali, sera organisé le 5 juin prochain au Centre culturel algérien de Paris par l'Association «Ar-Ridouaniya», que préside le professeur Nadir Marouf. Il s'agit du troisième hommage rendu à feu Abdelkrim Dali, après celui organisé en 1995 au CCA de Paris et en février 2008 à Oran, à l'occasion du 30e anniversaire de la disparition du maître. «L'hommage rendu pour la troisième fois à Abdelkrim Dali constitue un choix délibéré: il s'agit d'honorer la mémoire de ceux qui ont joué un rôle d'hommes-frontières, dont le génie créateur était de tirer le meilleur de deux écoles de musique, à savoir celle d'Alger et de Tlemcen pour ce qui concerne Abdelkrim Dali, et de sa place au-dessus des corporatismes qui s'attachaient plus à la lettre qu'à l'esprit de notre patrimoine musical», a indiqué Nadir Marouf, chercheur-universitaire, musicologue et mélomane. «Cette posture, qui a été partagée par d'autres comme cheikh Redouane Bensari, n'était pas toujours aisée. Pour Abdelkrim Dali, il s'agissait d'un sacerdoce, dont l'oeuvre finale constitue pour l'ensemble des mélomanes, de l'Algérois, de l'Oranais, du Constantinois, voire du Maroc, un joyau inestimable qu'il convient de transmettre aux jeunes générations», a-t-il ajouté. Abdelkrim Dali (1914-1978) est considéré comme le «Maâlem» du gharnati et du hawzi tlemcénien. Instrumentiste polyvalent, il joue indifféremment le rebab et le oud. Il a voué toute sa vie au service de la musique andalouse, de sa promotion, de sa préservation et de sa transmission aux jeunes générations. Ceux qui l'ont connu et côtoyé garderont de lui l'image d'une personnalité simple et dotée d'une grande générosité. Celle d'un homme d'un grand talent, une tessiture vocale d'une grande clarté capable aussi de chanter sans micro. Il a su allier les deux styles de la musique andalouse qui sont le «gharnati» de Tlemcen et la «san'â» d'Alger.