Hamid Grine a fait honneur à l'invitation de Yasmina Khadra qui l'a présenté comme l'un des écrivains les plus prometteurs en Algérie. Durant près de deux heures, devant une assistance nombreuse où l'on remarquait Aziz Smati et Mohamed Ali Allalou (souvenirs...souvenirs), Bachir Derraïs, Abdelkader Djeghloul ainsi que Mohamed Faci et des universitaires anglais et même un préfet français d'origine algérienne, Hamid Grine a parlé de son parcours d'écrivain. Répondant d'abord aux questions de Salem Mimoun, modérateur très pertinent, l'auteur a dit tout son amour pour l'Algérie qui domine la scène culturelle maghrébine en dépit des épreuves. «Nous ne savons pas l'aimer comme elle le mérite», a souligné l'auteur qui a ajouté: «Il ne suffit pas de dire qu'on l'aime, encore faut-il le prouver». On n'est pas loin de JF Kennedy (il ne faut pas attendre de votre pays qu'il vous donne. C'est à vous de lui donner), Hamid Grine a évoqué un sujet qui lui est cher: celui de la valorisation et de la promotion de la culture algérienne. «Il faut en finir avec les intentions marketing. Quand je verrai des lycées et des rues porter les noms de Mohamed Dib, Kateb Yacine et d'autres noms tout aussi prestigieux, quand je verrai une stratégie agissante et active mettre tous les moyens sur nos modèles culturels, je dirai, enfin, on offre des repères pacifies à nos enfants. C'est bien de rendre hommage à nos martyrs de la Révolution. C'est tout aussi bien de le faire pour notre patrimoine génétique et historique: Juba, Ptolémée, Massinissa, la Kahina, etc.» A une question posée sur son inspiration, Hamid Grine a parlé de grâce: «Elle vient sans que je l'attende et elle part une fois la besogne achevée. Je ne me force jamais.» L'auteur a parlé aussi de son parcours d'ancien journaliste sportif et des années de sang et de larmes. Hamid Grine a tenu à saluer le travail remarquable de Yasmina Khadra qui a oxygéné le CCA en invitant la culture algérienne dans toute sa diversité. Il a mis son nom au service de la culture algérienne, ce qu'aucun autre directeur n'a fait avant lui. Notons la présence aux côtés de Hamid Grine de la talentueuse Fatima Bekhaï, l'une de nos meilleures conteuses. Dommage qu' elle ne soit pas assez connue, car Yasmina Khadra lui reconnaît un réel talent. Avocate de métier, elle a plaidé la cause de la littérature algérienne avec brio et passion. La conférence a été suivie d'une séance-dédicace pour les deux écrivains.