16 personnes, dont 8 femmes, ont été arrêtées et placées sous mandat de dépôt. Les éléments du groupement de la Gendarmerie nationale de Béjaïa ont réussi, le week-end passé, un véritable coup de filet dans le milieu de la prostitution à Béjaïa. 16 personnes au total, dont 8 femmes et deux mineurs, ont été appréhendés à Boulimat, à l'ouest de Béjaïa. Présentés devant le parquet, le patron du lieu, un videur et 8 femmes ont été écroués. Ils sont poursuivis pour création de lieu de débauche, de réseau de prostitution et de vente d'alcool sans autorisation. Les autres personnes, des clients, ont été remises en liberté. Parmi eux figurent deux mineurs âgés respectivement de 16 et 17 ans. Ils ont été remis en liberté pour leur permettre de passer leurs examens de fin d'année scolaire. Le lieu connu était depuis des mois sous surveillance mais «à chaque fois que nous intervenions, nous le trouvons fermé car averti de notre présence par une surveillance mise en place par le patron», nous expliquait hier le colonel Dramchia du groupement de la Gendarmerie nationale. Il a fallu donc un plan d'intervention soigneusement préparé pour mettre fin aux agissements du groupe. Ce plan enclenché vendredi a permis de surprendre le réseau en flagrant délit. Sur place, les gendarmes découvrent un lieu insalubre, sans aucune autorisation d'exploitation. Les gendarmes procèderont alors aux vérifications d'usage. Les 16 personnes qui s'y trouvaient, ont toutes été «embarquées». Plus de 500 bouteilles de différents alcools ont été saisies. Il s'est avéré, en fait, qu'il s'agissait d'un véritable lieu de débauche. Les 8 femmes sont toutes étrangères à la wilaya. Divorcées, elles sont à Béjaïa pour y exercer le plus vieux métier du monde. Certaines d'entre elles ont déjà fait l'objet d'interpellation par le passé. Ce démantèlement n'est pas une surprise lorsqu'on sait ce qui se passe à Béjaïa. Ville touristique, certes, mais ces dernières années elle a pris la mauvaise direction. La colère citoyenne, qui se fait virulente parfois, témoigne de cette dégradation des moeurs. L'alcool coule à flots. Les femmes y sont partout. Un cocktail qui ne laisse personne indifférent. Les dénonciations se sont alors multipliées. Fermeture de routes, rassemblements, les habitants des localités touchées par ces deux fléaux crient leur colère et manifestent en faveur de la fermeture des lieux en question. Ce genre d'actions sont légion sur la côte est de la wilaya. Melbou, Souk El Tenine, à titre d'exemple, ont connu des manifestations qui se traduisent par la fermeture de la RN9. De leur côté, les pouvoirs publics ne sont pas restés les bras croisés. Plus de 40 points de vente et de consommation illicites d'alcool ont été fermés. Les descentes policières et les gendarmes se sont succédé. Les bilans livrés chaque semaine confirment toute l'ampleur prise par ces fléaux qui s'ajoutent aux délinquances diverses pour donner un sombre tableau de la situation. Le laxisme était jusque-là tel, qu'il faudra une bonne dose de volonté pour en arriver à bout, notamment pour celui de la prostitution qui touche jusqu'au coeur de la ville. Ce coup de filet arrive à point nommé pour rassurer d'éventuels touristes quant à leur sécurité durant la saison estivale.