Les autorités douanières vont mettre en place un nouveau système dans le Code des douaniers, appelé fichier de fraudeur. Le commerce de la contrefaçon, la contrebande et les fraudes douanières sont les plus grands défis auxquels les autorités douanières sont confrontées et doivent faire face. «Environ 222 employés de la direction des Douanes ont été sanctionnés pour fraude et corruption» a fait remarquer l'inspecteur général des douanes, Abdelmadjid Mehrach, lors de son passage, hier, à la Chaîne III de la Radio nationale. «Pour certains, ils ont été déchus de leurs fonctions, pour d'autres ils ont été mutés» a précisé l'invité de la Radio. A cause des seuls 222 douaniers véreux près de 1.582.052 unités de marchandises contrefaites ont été mises en circulation, exposant ainsi la santé des consommateurs au danger mais aussi causant des pertes financières colossales à l'Etat. Un manque à gagner assez conséquent, soit quinze milliards de dinars de pertes pour le Trésor public enregistré durant l'exercice de l'année écoulée. Alors qu'en 2007, il a été évalué à dix milliards de dinars. Ce constat chiffré renseigne sur l'étendue de ce phénomène qui va crescendo et qui met à profit la mondialisation des échanges commerciaux. La contrefaçon n'épargne aucun secteur. Mais le plus alarmant ce sont les produits alimentaires avariés qui sont commercialisés mettant en péril la santé du citoyen. M.Mehrach estime que «la lutte contre la contrefaçon est l'affaire de tous; toutefois les efforts consentis par les douaniers a permis la saisie de quantités de marchandises que ce soit au niveau des ports ou des aéroports. En examinant des produits considérés comme douteux pour une durée de dix jours, une plainte est déposée auprès du tribunal». Aussi, la direction générale des Douanes a mis en place dans le nouveau Code des douanes un système permettant l'identification des fraudeurs, appelé «fichier de fraudeur» réalisé en collaboration avec la Direction générale des impôts. Une action qui s'ajoute au dispositif déjà en place depuis deux ans à savoir un fichier national des importateurs, simplifiant ainsi le travail des importateurs et celui des douaniers et qui permet une meilleure traçabilité des marchandises. Par ailleurs, l'inspecteur général des Douanes a fait observer qu'il y a deux sortes de marchandises: les produits contrefaits et les produits non-conformes aux normes de sécurité de qualité et d'usage. Pour les deux, des mesures rigoureuses sont appliquées. Dans ce contexte, les pouvoirs publics mettent tout en oeuvre pour endiguer ce phénomène comme celui d'instituer un certain nombre de mesures concernant les produits importés qui doivent remplir certains critères pour être admis sur le territoire national. D'autre part, au sujet de la contrebande les chiffres sont encore plus éloquents que ce soient les produits prohibés ou les produits non prohibés. «Le total des marchandises de la contrebande avoisine la somme de 1.829.567.000 DA» a souligne l'invité de la Radio nationale. Et de distinguer dans ce sens que la contrebande des produits prohibés concerne généralement la drogue, et les produits psychotropes mais aussi les produits pyrotechniques. Et les produits non prohibés concernent la contrebande du carburant, de l'alcool, des cigarettes, le cheptel, et les produits de cimenterie. D'ailleurs, les autorités douanières sont d'un apport substantiel dans la lutte contre ces trafics.