Les conditions extrêmes dans lesquelles vivent ces enfants engendrent des traumatismes psychiques. Hier, c'était la Journée mondiale de l'enfance, l'occasion pour tous les enfants du monde d'être à l'honneur et de célébrer dans la joie cette journée qui leur est dédiée. C'était également l'occasion de revenir sur les souffrances des moins chanceux, ceux issues des pays en guerre. Ainsi, lors de la conférence sur les dangers de la guerre pour les enfants, organisée hier par l'association Machaâl Echahid au centre de presse d'El Moudjahid, les intervenants, principalement des représentants des ambassades de Palestine et de la République sahraouie, ont longuement mis en exergue les conditions extrêmes dans lesquelles vivent les enfants de leurs territoires respectifs, mais aussi des dangers qui les guettent. Et l'accent à été mis sur les séquelles psychiques et mentales engendrées par les violences continues sur les enfants. «Il y a de plus en plus de pathologies mentales qui évoluent, résultats de la dernière guerre mais aussi des précédentes», a déclaré le représentant de l'ambassade de Palestine, Ahmed Hammad. Pour illustrer ses propos, M.Hammad a raconté une expérience personnelle qu'il a vécue au lendemain d'une des nombreuses offensives israéliennes sur Ghaza. «Il y a six ans, j'ai vécu une expérience à Amman (Jordanie): j'étais dans la cafétéria d'un hôpital, où un homme accompagné de sa petite fille est venu s'asseoir à côté de moi (...). La fille a demandé à son père s'il y avait des soldats ici qui pouvaient l'agresser comme les soldats israéliens» a-t-il raconté, avant d'ajouter: «Les agressions ont provoqué la crainte et l'angoisse continues d'une agression imminente de ces soldats.» Le représentant de l'ambassade de la République sahraouie, Mohamed Laghdab Aoua, a de son côté apporté un témoignage plus poignant. Il a ainsi raconté: «Lorsque j'avais huit ans, des avions marocains ont survolé notre région et l'ont bombardée. Nous avons alors parcouru quelque 300 km à pied, avec ma soeur et ma mère, pour arriver jusqu'à la frontière algérienne (...). Depuis, ma soeur est traumatisée et a développé une angoisse: dès qu'elle entend un avion, elle panique, et le pire c'est qu'elle a transmis cette angoisse à ses enfants.» M.Laghlab Aoua est également revenu sur toutes les souffrances quotidiennes qu'endurent les enfants des pays en guerre en général et les enfants sahraouis en particulier, ces derniers se trouvant privés de leurs droits les plus fondamentaux. Malnutrition, insécurité, maladies et déscolarisation font partie de ce lot de misères auquel viennent s'ajouter l'utilisation d'armes chimiques, la torture, des supplices qu'aucun enfant au monde ne devrait connaître. Le professeur Mustapha Khiati, président de la Forem, estime de son côté que ces actes ont un impact sur les enfants, des impacts qu'on ose à peine imaginer. «Selon une étude de 2006, 84% des enfants de Ghaza souffrent de maladies mentales post-traumatiques dues à l'exposition de ces enfants à la violence.»