Les intervenants à ce forum ont mis en évidence l'impact des guerres dans le comportement violent des enfants. À l'occasion de la Journée internationale de l'enfance qui sera célébrée demain, le Forum d'El- Moudjahid a abrité, hier, une rencontre qui avait pour thème “le danger de la guerre sur les enfants : cas des enfants de la glorieuse révolution de Novembre, les enfants de la Palestine et du Sahara occidental”. Le rendez-vous a été organisé par l'association Machaâl, qui a vu la participation de nombreuses personnalités, à savoir, Mostfa Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion et le développement de la recherche (Forem), Ahmed Hamed, représentant de l'ambassade de Palestine en Algérie et Mohamed Lardeb Aoia, représentant de l'ambassade du Sahara occidental en Algérie. Mostfa Khiati dira que “les enfants dans les pays de guerre ne vivent pas leur enfance, il se trouve très tôt projeté à l'âge adulte. Ces enfants sont doublement traumatisés, outre les blessures physiques, il y a le traumatisme psychologique, et c'est le plus dur à supporter ; il peut se manifester par des réactions violentes”. Pour ce qui est de l'impact de la période du terrorisme sur les jeunes d'aujourd'hui, Il répondra que, “si pour la seule année 2008, entre 12 et 17 mille enfants ont été traduits devant la justice parce qu'ils sont violents, cela atteste d'un grand traumatisme vécu durant cette période”, tout en ajoutant que “ces enfants sont livrés à eux-mêmes, ils sont ni suivis ni pris en charge, c'est ce qui les pousse à développer des comportements violents envers les autres”. Concernant la situation des enfants en Algérie, le président de la Forem affirmera que malgré la présence d'un arsenal de texte de lois pour protéger ces petits, le hic réside dans leur application. Entre 15 et 20 mille enfants vivent dans les rues et sont livrés à eux-mêmes, ajouter à cela que près de 1 million d'enfants ont moins de 16 ans et travaillent au lieu d'aller à l'école. À ce sujet, M. Khiati affirme qu'il faut “incriminer les parents”. D'après lui, dans ce genre de situation, l'Etat doit jouer son rôle en aidant ces familles pour que les enfants les plus défavorisés puissent continuer leur scolarisation le plus normalement possible. Il est aussi impossible de parler de la Journée internationale de l'enfance sans parler des petits handicapés à qui la vie n'a pas donné de grande chance et qui sont au nombre de 250 mille. “Malheureusement, le nombre d'enfants appartenant à cette frange ne dépasse pas les 10%”, s'est indigné M. Khiati. Par ailleurs, la situation des enfants palestiniens et sahraouis a aussi été débattue. Cette frange vulnérable de la population qui vient au monde et se trouve face à une guerre sans foi ni loi. À ce propos, M. Hamed déclarera que depuis quelques années, des études ont démontré que les petits Palestiniens développent des traumatismes qui se répercutent sur leur comportement. “Tous les chocs sont subis durant l'enfance et ont des répercussions sur la culture et le comportement de ces jeunes à l'âge adulte, car ils ont des pensées négatives”, a expliqué M. Hamed. Pour sa part, le représentant de l'ambassade du Sahara occidental a témoigné de la dure réalité que vivent les enfants sahraouis, lesquels selon lui “sont confrontés à une réalité amère causée par une guerre déchirante surtout avec la construction du mur qui sépare des enfants de leur famille, où à ce jour il y a des enfants qui ne connaissent toujours pas leur père”.