La musique algérienne d'origine arabo-andalouse a été avant-hier à l'honneur de la Maison de la culture de Bobigny (MC 93), en Seine-Saint-Denis, à l'occasion d'un grand concert donné par l'ensemble El Mawsili. Selon les organisateurs, l'événement rentre dans le cadre d'une manifestation dénommée «L'Algérie andalouse». Celle-ci s'est déroulée dans la grande salle Oleg Efremov, sise 1 Bd Lénine, et a réuni «pour la première fois sur scène les professionnels et les élèves, les parents et leurs enfants. Tout comme les poètes andalous et maghrébins, ils chanteront l'amour, l'amitié, l'exil et la nature». Sous la direction musicale de Farid Bensarsa, le comité organisateur vise à travers cette manifestation musicale à visiter et faire connaître le «patrimoine algérien, d'essence andalouse, qui s'est fixé aujourd'hui en douze noubas, soit douze suites chantées et "instrumentées", articulées autour de différents poèmes, entrecoupées de pièces musicales instrumentales». La direction de l'événement rappelle ainsi qu' «au début du XXe siècle, des sociétés musicales contribuèrent fortement à la sauvegarde et à la réhabilitation de ce patrimoine». A cet effet, l'ensemble El Mawsili a assuré l'orchestration, sous la direction artistique de Farid Bensarsa, professeur de la prestigieuse société de musique El Djazaïria - et où l'affirmation de soi devient une nécessité. Elle souhaite aussi faire connaître en France cette musique savante, partie d'un riche patrimoine culturel universel, avant de se doter d'une école de formation et d'un orchestre d'une trentaine de musiciens, qui donne régulièrement des concerts. Elle dispense également un enseignement de musique destiné aux enfants et adultes, répartis dans douze ateliers de musique, 3 ateliers de pratique instrumentale, un atelier de musique moderne et six ateliers d'enseignement de langue arabe. Aussi, la formation s'articule autour de 2 axes: le chant et le travail instrumental selon la technique de transmission orale. D'ailleurs, l'orchestre «El Mawsili» s'est déjà produit en ouverture du 3e Festival musical de l'Institut du Monde arabe, à l'Unesco et à la basilique de Saint-Denis ainsi qu'au populaire Théâtre Gérard-Philippe. De même qu'il s'est produit à plusieurs reprises au Centre culturel algérien à Paris. L'association El Mawsili tient aussi à assurer la transmission de cet héritage musical grâce, notamment à la création d'une école et d'un observatoire, qui reste ouvert sur les styles de Tlemcen, Constantine, Tunis ou Fès. Au demeurant, l'association musicale reste «rattachée à l'école andalouse algéroise, çanaâ», conclut-elle.