L'Expression: Parlez-nous de votre club. Brahim Hamadache: Le BCTO (Boxing Club de Tizi Ouzou) a vu le jour en mars 2006. Nous avons pensé à créer ce club car il y avait des athlètes qui voulaient accéder à des carrières sportives bien encadrées. Vu notre expérience dans la discipline, nous avons répondu à cet appel. Nous avons voulu donner aux jeunes la chance que nous n'avons pas eue quand nous avions leur âge. Je me rappelle quand j'ai remporté mon premier championnat national de boxe, j'ai reçu une prime de 15.000 dinars. Vous imaginez un peu, un athlète qui dépense tout ce qu'il avait pour atteindre ce stade et il reçoit une modique somme. Quelle déception! Et pour les moyens? Nous espérons que les autorités concernées entendront notre appel. Les jeunes sont des boxeurs confirmés. Ils ont du talent et il peuvent représenter dignement l'Algérie sur tous les rings du monde. Alors, pourquoi ne pas leur donner les moyens dont ils ont si besoin? Vous savez, nous louons à nos frais les salles privées. Ce n'est que maintenant que les aides de la direction de la jeunesse et des sports ainsi que de l'APC arrivent. Nous sommes reconnaissants envers ces institutions, mais le haut niveau a besoin de moyens plus adéquats. Pour la salle, le directeur de l'OPOW nous a promis de nous affecter celle qui se trouve à côté du stade du 1er- Novembre au plus tard, le mois de septembre prochain. Votre club qui possède plus de 24 pugilistes, encadre-t-il aussi des boxeurs professionnels? Bien sûr. Pour le moment nous en avons deux, Akane Yacine, Cherfaoui Sofiane et nous avons un jeune boxeur professionnel, Khamchane Yacine, qui vient de signer avec le club. Il est originaire de la wilaya de Béjaïa. La prise en charge des boxeurs professionnels n'est pas aisée. Ils ont besoin de beaucoup de moyens pour se maintenir au plus haut niveau. On ne devient pas champion du monde avec des moyens dérisoires. Nous avons besoin de moyens financiers. C'est vrai, qu'après ce dernier championnat d'Algérie, la DJS, l'APC et l'APW ont gratifié le club d'une bonne cagnotte, mais avant les dépenses relevaient de mes propres moyens. J'ai payé de ma poche même quand j'étais entraîneur de la JSK. Il faut que les responsables comprennent que ce n'est pas uniquement le football qui a besoin de moyens. Qu'en est-il en Algérie de la boxe professionnelle? A ce propos, je tiens à lancer un appel du pied à nos hommes d'affaires. La dernière fois, nous avons prévu un gala de championnat du monde avec Sofiane Cherfaoui pour le 5 juin. Faute de sponsors, nous avons dû annuler. Pourtant, nous avons sollicité beaucoup d'entrepreneurs, mais nous n'avons eu que des promesses. Sur une vingtaine de sollicitations, nous n'avons recueilli aucun centime. Dans un proche avenir, nous prévoyons une compétition méditerranéenne pour le même boxeur. C'est une étape cruciale pour pouvoir prétendre à une compétition internationale. Nous espérons, cette fois-ci, que les sponsors viendront à notre secours. Quel est le niveau de ce sport dans la wilaya? Le niveau de la boxe dans la wilaya de Tizi Ouzou a progressé. Nous avons, en quelques années, atteint le niveau des plus grands clubs d'Algérie. Il y a quelques années, Alger dominait la compétition, mais désormais, il faudra compter avec Tizi Ouzou. Vous n'avez qu'à voir le nombre de champions à l'actif du club. En outre, vous aurez aussi l'occasion d'apprécier le niveau des petites catégories au championnat juniors qui se tiendra le 15 du mois en cours à Annaba.