Ils ont observé hier un arrêt de travail. Le même mouvement de protestation sera reconduit tous les dimanches. Les chauffeurs de taxi collectif de la wilaya d'Alger sont en colère. Ils sont une vingtaine à avoir amorcé hier une protestation d'une demi-journée en se rassemblant sur la place des Martyrs à Alger. Cette grève, qui a duré toute la matinée, jusqu'à 11h30, a été organisée par le bureau exécutif d'Alger, selon les chauffeurs, en signe de protestation contre «le refus d' augmenter la tarification par la tutelle et la situation désastreuse des chauffeurs des taxis collectifs de la wilaya d'Alger». Aussi, cette journée se veut une manière de protester et dénoncer la précarité dans laquelle se trouvent ces derniers. Ils demandent une augmentation des tarifs. Selon Hocine Aït Braham, président de la section des chauffeurs de taxi de la wilaya d'Alger, «les tarifs fixées à 20 DA pour les taxis collectifs, est la raison principale de notre indignation». «La loi ce n'est pas seulement l'article 43 du Code du transport». Et d'ajouter que la direction des transports de la wilaya d'Alger ne veut plus nous reconnaître. «C'est la fuite en avant», a-t-il poursuivi, avant de préciser que «des séries d'actions de protestation seront programmées dans les prochains jours, si notre situation n'est pas encore réglée par les responsables concernés». D'autres revendications ont été également soulevées, notamment la réorganisation des stations et la lutte contre les taxis clandestins. Selon les protestataires, ces derniers imposent leur diktat à l'intérieur même des stations de taxis. Ils affirment que des permis de place sont actuellement bloqués par la direction des transports au moment où des sociétés de transport privé en bénéficient. L'affichage publicitaire a, lui aussi, pris place parmi les revendications. «Je ne comprends pas pourquoi les taxis ne sont pas autorisés à le faire, alors que des sociétés de transport privé le font», s'est-il interrogé. Par ailleurs, ce responsable a déclaré que ce mouvement a été largement suivi à travers tout Alger. Et d'affirmer que le débrayage prendra une forme cyclique et sera observé pendant les trois semaines de ce mois en cours, et ce, chaque dimanche, à savoir le 14, le 21 et le 28 juin. Et dans le cas où les revendications des chauffeurs de taxi ne sont pas prises en charge par la tutelle, ils prévoient de déclencher une grève illimitée dès la rentrée sociale, précisément à partir du 13 septembre. Pour rappel, le problème des chauffeurs de taxi est dû, notamment au changement du système d'imposition depuis 1993. Celui-ci a engendré des dettes énormes restées impayées jusqu'à présent. Celles-ci s'élèvent entre 500.000 et 600.000 DA par taxi, selon M.Aït Braham, en plus des pénalités. «C'est impossible pour nous. Il y a des chauffeurs qui ne gagnent presque rien durant toute la journée», lance-t-il, en ajoutant que jusqu'en 1992, il y avait le système forfaitaire. On payait 960 DA d'impôts par trimestre et 85% des chauffeurs s'en acquittaient régulièrement. La tragédie nationale a engendré un cumul d'impôts et de dettes. «Ce n'est pas notre faute si la direction des impôts ne nous a pas contactés pendant tout ce temps». En substance, les chauffeurs de taxi demandent tout simplement une amnistie fiscale.