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Les chauffeurs de taxis collectifs réclament l'effacement de leurs dettes Ils suspendent leur débrayage et menacent de recourir à une grève nationale à partir du 13 septembre
Les chauffeurs de taxis collectifs ne décolèrent pas. Après avoir amorcé hier une énième protestation d'une demi-journée en se rassemblant sur plusieurs places à Alger, ils menacent de recourir à une grève nationale illimitée à la prochaine rentrée sociale, soit le 13 septembre de l'année en cours. Pour l'heure, les 800 chauffeurs de taxis collectifs de la capitale ont suspendu leur débrayage hebdomadaire, lequel devait durer jusqu'à la fin du mois de juin. Par cette décision, ils veulent donner une dernière chance aux pouvoirs publics de prendre en charge leurs revendications. Faute de quoi, les taxieurs d'Alger reprendront sans aucun état d'âme les chemins de la contestation. «On ne se laissera pas faire. On en a ras-le-bol de ce mépris qui n'a que trop duré. Nous n'avons pas voulu pénaliser les citoyens pendant ce mouvement de protestation. Nous avons même demandé aux taxis compteurs d'assurer le service minimum. Mais, les autorités n'ont cure du confort des citoyens. Pour preuve, la direction du transport de la wilaya est allée jusqu'à louer des minibus pour transporter les gens. Des bus peints en gris avec une seule portière qui ne sont même pas conformes à la réglementation en vigueur. C'est une grave violation», dénonce, lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger, Hocine Aït Brahem, président de la Fédération nationale des chauffeurs de taxis qui accusent les responsables de cette direction de s'adonner à toutes les manœuvres mafieuses pour briser leur mouvement de protestation. Corruption, népotisme, favoritisme, la direction du transport de la wilaya d'Alger serait coupable, aux yeux des chauffeurs de taxis collectifs, de tous les maux de la profession. «Le directeur du transport de la wilaya n'a même pas respecté notre préavis de grève. Son attitude vis-à-vis de nous est des plus méprisables. Au lieu de lutter contre le business des lignes de taxis qui discrédite ses services, il s'attaque avec bassesse à notre mouvement», condamne un autre cadre de la Fédération nationale des chauffeurs de taxis. Cependant, ce climat tendu n'a guère empêché les taxieurs de remettre sur le tapis leurs revendications. Mieux, ils demandent l'effacement de leurs dettes. «Nous n'avons pas pris de crédits comme les agriculteurs. Nous souhaitons seulement que les cumuls des impôts de nombreux taxieurs soient supprimés. Un chauffeur de taxi ne peut en aucun cas rembourser 50 ou 65 millions de dettes. D'autant plus qu'il n'est pas responsable de ces cumuls car au cours de la décennie noire les services des impôts de plusieurs localités à Alger ont été incendiés. Le paiement des impôts a pris dès lors beaucoup de retard et les cumuls se sont avérés astronomiques avec le temps», explique encore Hocine Aït Brahem, selon lequel de nombreux chauffeurs de taxis collectifs sont dans une situation catastrophique à cause des montants faramineux exigés par les services des impôts. A ce propos, il convient de signaler que les pourparlers avec la direction générale des impôts n'ont pas abouti. «Nos revendications sont légitimes. Nous ne sommes pas des commerçants car nous faisons dans la prestation de services. Et, pourtant, on paie les impôts comme les commerçants», s'écrient à ce sujet plusieurs chauffeurs de taxis. Il est à souligner que la révision des tarifs de transport constitue le cœur des revendications des chauffeurs de taxis. Ces derniers réclament des augmentations de 25, 50 et 100% sur certains itinéraires, prétextant que la tarification actuelle, 20 DA le passager, leur cause un important manque à gagner. Signalons en dernier lieu que les chauffeurs de taxis exigent l'élaboration d'un statut particulier, lequel devrait leur permettre de mettre de l'ordre dans leur profession. Celle-ci est toujours livrée à elle-même et à l'anarchie. A. S.