L'association maghrébine pour la promotion des relations économiques et financières sera créée le 23 juin. Les pays du Maghreb gardent leurs distances et réticences. Chaque Etat veut se frayer son propre chemin, son propre développement économique, social et politique. Aucune complémentarité économique. Les antagonismes politiques, la faiblesse de l'infrastructure ferroviaire et maritime, le déficit en échanges régionaux et la lourdeur des procédures des administrations en sont les principales causes. C'est ce qui ressort en substance de la rencontre organisée hier à Alger par la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (Ccfc), sous la houlette de son président M.Karim Mahmoudi. Dans son intervention, M.Mahmoudi a imputé le manque de progrès de cette union «à l'absence d'un cadre législatif, au manque de liaisons bancaires entre les Etats membres et aux nombreux obstacles entravant les transferts de capitaux». A ses yeux, le volume des échanges économique entre les pays du Maghreb est extrêmement faible comparé aux autres blocs régionaux, y compris certaines coalitions économiques africaines. Dans ce cadre, des spécialistes estiment que le volume global des échanges entre les Etats membres ne dépasse pas 3%. Le conférencier a appelé de ce fait «à l'harmonisation des législations financières, fiscales et sociales et à la suppression des barrières non douanières et des obstacles administratifs qui limitent les opportunités pour les entreprises voulant pénétrer les marchés du Maghreb». Rappelons dans ce sillage que des économistes de la Banque mondiale affirment que l'intégration régionale dans le Maghreb pourrait contribuer à une croissance supérieure estimée à 2% de son produit intérieur brut (PIB) par an et à la création de 100.000 emplois. Sur un autre registre, M.Mahmoudi a indiqué qu'à l'occasion de la célébration du 11e anniversaire de la Ccfc le mardi 23 juin prochain à Alger, une association maghrébine regroupant 40 membres sera créée sous l'appellation de Maghreb plus. L'objectif de cette «organisation non gouvernementale» est de promouvoir les relations économiques et financières entre les pays du Maghreb. «Nous allons demander notre agrément pour que le siège soit en Algérie, mais si les autorités refusent, nous irons ailleurs», a tenu à préciser M.Mahmoudi. Pour la même occasion, plusieurs personnalités seront honorées, dont le directeur du développement international de la Brookhaven Technologie Group USA, M.Omar Hasnaoui, le professeur à l'Université de Nouakchott, M.Ismaël Oul Hadef, la présidente de la Chambre nationale des femmes chefs d'entreprise, la Tunisienne, Mme Faouzia Salama, ainsi que le défunt journaliste, décédé récemment, feu Mohand Saou, qui sera honoré à titre posthume. En outre, le conférencier a fait savoir que l'université d'été, organisée par la Cfcc aura lieu à l'hôtel El Biar (Alger) du 21 au 23 juin courant. Le thème principal de cette rencontre sera autour de «L'intégration économique maghrébine face à la mondialisation». L'événement verra la participation de 30 experts de haut niveau dont 14 étrangers venus du Maroc, Canada, USA, Mauritanie, Mexique, Tunisie et Libye. A cette occasion «un livre portant les interventions des experts participants, - sur 150 pages -, sera édité», révèle encore l'orateur.