La tempête de mécontentements et les cris de colère n'épargnent ni les partis au pouvoir ni ceux qui se disent opposants. Guerre des clans suivie d'une crise interne et voilà les partis politiques qui se retrouvent dans l'impasse. La quasi-totalité des formations activant sur la scène politique nationale se trouve dos au mur. Ayant confirmé, à maintes reprises, leur incapacité à mobiliser les citoyens, ces partis sont plongés dans une guerre de clans sans précédent. La tempête de mécontentements et les cris de colère n'épargnent ni les partis au pouvoir ni ceux qui se disent opposants. Tous les courants traversent des turbulences similaires. Cela concerne aussi bien les démocrates que les islamistes et ceux qui se revendiquent du nationalisme conservateur. Cette vague de crises est intervenue au lendemain de l'élection présidentielle. Même les partis qui ont crié victoire, lors de cette échéance, n'ont pas échappé aux conflits internes. Il s'agit notamment des partis de l'Alliance présidentielle. Le Front de libération nationale, qui se veut la locomotive de cette coalition présidentielle, se trouve en pleine traversée du désert. Des voix s'élèvent quotidiennement pour demander la tête de Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général de l'instance exécutive du FLN. A l'annonce de la tenue du 9e congrès du parti prévu en 2010, la guerre de coulisses fait rage dans les rangs du vieux parti. Les animateurs de la cellule de crise du FLN intensifient leurs réunions en vue de trouver «une meilleure entente» dans le bras de fer qui les oppose à M.Belkhadem. L'un des points de désaccord entre les deux parties porte sur l'installation des membres de la commission nationale de préparation du 9e congrès. L'autre parti de l'Alliance présidentielle, secoué par la crise, n'est autre que le parti fort de la mouvance islamiste. Il s'agit du Mouvement de la société pour la paix. Les opposants à Bouguerra Soltani ont annoncé, il y a deux mois, la création d'un nouveau parti parallèle au MSP. Ainsi, Abdelmadjid Menasra et son équipe se sont regroupés, désormais, autour du Mouvement pour la prédication et le changement. Ces derniers multiplient leurs activités sur le terrain afin de convaincre les militants du MSP à quitter ce parti et rejoindre le MPC. M.Menasra a déjà annoncé un chiffre de 15.000 militants et cadres qui ont claqué la porte de la formation de Bouguerra Soltani et ils ont annoncé, par ricochet, leur adhésion au MPC. C'est ainsi que le MSP se trouve face à une vague de démissions de ses militants et cadres, même si les hauts responsables au sein de cette formation minimisent les dégâts et banalisent la crise. Hors le cercle de l'Alliance présidentielle, le Front national algérien, dirigé par Moussa Touati, malheureux candidat à l'élection présidentielle d'avril 2009, vit une phase de redressement due au mouvement intervenu après la débâcle qu'a connue le FNA lors de cette échéance électorale, en arrivant à la troisième place avec environ 3% des suffrages esprimés. Dirigés par Mohamed Benhamou, les adversaires de M.Touati n'ont pas cessé de revendiquer, au lendemain de la proclamation des résultats de l'élection présidentielle, la tenue d'un congrès extraordinaire du parti. Ils reprochent à M.Touati d'être le premier responsable des résultats catastrophiques enregistrés par leur parti. Ils justifient leur point de vue par la mauvaise conduite du parti et la mauvaise gestion des affaires internes de cette formation politique. Le RCD qui revendique être un parti démocrate traverse, lui aussi, une zone de turbulences. Un groupe de militants et de cadres du RCD, conduits par un certain Djamel Fardjallah, numéro 2 du parti, ont pris l'initiative de créer un nouveau parti parallèle au RCD. Cela est intervenu après avoir annoncé leur démission de la formation que dirige seul Saïd Sadi depuis une vingtaine d'années. Cet état des lieux confirme, une fois de plus, l'incapacité des acteurs politiques de jouer leur rôle au sein de la société qui leur a, d'ailleurs, tourné le dos à maintes fois. Une question mérite d'être posée dans ce sens: peut-on attendre de ces partis qu'ils résolvent les problèmes des citoyens, alors, qu'ils n'arrivent pas à assainir leurs rangs et sortir de leur impasse? A chacun sa réponse...