Les accidents de la circulation ont engendré en 2007 des pertes estimées à 100 milliards de DA au Trésor public. En dépit de toutes les mesures draconiennes adoptées, l'hécatombe se poursuit sur nos routes. Réunis jeudi dernier à la gare routière du Caroubier (Alger), les membres de la Fédération nationale des transporteurs, les représentants de la Sûreté nationale, de la Gendarmerie et de la société civile ont dressé un triste bilan de la criminalité routière. Prenant la parole, le représentant de la direction de la sûreté publique au niveau de la Dgsn, M.Rabah Zouaoui a indiqué que «durant le premier trimestre 2009, nous avions enregistré à l'échelle nationale, 4251 accidents ayant causé la mort de 189 personnes et des blessures à 4 761 autres». «Certes, selon l'orateur, il y a une légère diminution en comparaison avec l'année écoulée pour la même période, avec 4139 accidents, 4323 blessés et 202 décès.» S'agissant du premier trimestre 2009, «Alger occupe la première place avec 418 accidents pour 14 décès devant M'sila (164 accidents, 13 décès) Oran (172 accidents, 10 décès), et enfin» Constantine (223 accidents, 9 décès) Sétif (176 accidents, 9 décès). Dans ce bilan macabre, on relève que les pièces de rechange contrefaites contribuent à hauteur de 5% des accidents, selon une source proche de la direction générale de la prévention routière qui ajoute que «l'Algérie enregistre une perte de 591 millions de dollars par an relatifs à la pièce de rechange contrefaite.» Selon d'autres sources, les accidents de la circulation ont engendré en 2007 des pertes estimées à 100 milliards de DA au Trésor public, soit 1,5 à 2% du PIB. Le représentant de la Gendarmerie nationale, le Capitaine Nouar Abdelhamid a quant à lui, souligné «qu'un accident d'autocar cause l'équivalent des accidents de 20 véhicules légers». Aussi, préconise-t-il de revoir la formation des conducteurs de poids lourd. Sur un autre registre, l'intervenant a relevé que «plus de 90% des conducteurs sanctionnés ne s'acquittent pas de leurs amendes. Il faut trouver des mécanismes pour régler ce problème». En matière de chiffres, il dira qu'au niveau des zones rurales, «nous avions enregistré pour les quatre premiers mois de l'année en cours, 7052 accidents ayant causé la mort à 1019 personnes et blessant 11.987 autres.» Selon lui, «le transport en commun se taille la part du lion avec 2845 accidents pour les quatre premiers mois de 2009 avec 501 décès et 4997 blessés». Prenant part au débat, la présidente de l'Association nationale des personnes handicapées «El Baraka», Mme Flora Boubergout déplore le manque de statistiques exactes de personnes handicapées suite aux accidents de la route. «Malheureusement, on comptabilise les morts et les blessés, mais qu'en est-il du sort des blessés devenus handicapés? Sait-on qu'ils vont perdre leur emploi alors que certains parmi eux ont des familles à charge?» s'interroge-t-elle. Et de poursuivre: «On dit qu'ils sont au nombre de 3000 personnes. Ce chiffre date de l'année 2004. Vu l'augmentation des accidents de la route, je peux avancer le chiffre de 5000 personnes actuellement.» Au final, le président de l'association de prévention routière «Les amis de la route» de la wilaya de Tizi Ouzou, Chérif Keddar a fait savoir que son association a pu réaliser le premier centre régional itinérant pour la prévention routière à l'échelle nationale dans la wilaya de Tizi Ouzou, financé à hauteur de 80% par l'Union européenne.