L'hécatombe se poursuit sur les routes à un rythme effréné. Le bilan des accidents de la circulation pour les neuf premiers mois de l'année est de 3205 morts, 48 410 blessés et 32 738 accidents. Au-delà du caractère impressionnant des statistiques fournies, le plus inquiétant est que rien ne semble pouvoir enrayer ce terrorisme routier. Car malgré le durcissement de la loi destiné aux automobilistes et les nombreuses campagnes de sensibilisation menées par les pouvoirs publics au cours de l'année, le phénomène s'est encore aggravé en comparaison à 2003. L'année dernière a déjà été une année noire puisque 4343 morts, 63 699 blessés et 43 227 accidents ont été enregistrés. Pour le détail, il est recensé en moyenne chaque jour 118 accidents, 12 morts et 175 blessés, soit 10 accidents, 1 mort et 14 blessés chaque deux heures. En plus de l'ampleur effroyable des pertes en vies humaines, ces accidents engendrent, selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé, des dommages financiers de l'ordre de 400 millions de dollars par an. Une enquête consacrée au phénomène des accidents de la route en Algérie, publiée hier par l'APS, précise que ces tristes bilans placent l'Algérie au 4e rang mondial des accidents de la route derrière les Etats-Unis, l'Italie et la France. En revanche, notre pays occupe la 1re place dans le Maghreb et le monde arabe. Entre autres causes à l'origine de cette catastrophe, l'on souligne que l'élément humain (conducteurs et piétons) est la cause de 87% des accidents. Les 13% restants sont dus au mauvais état des routes, aux véhicules et à l'environnement. De son côté, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière déplore les surcoûts engendrés essentiellement par la prise en charge médicale et psychologique des blessés des accidents de la route auxquels il consacre 25% de son budget. La prise en charge des handicapés à vie (tétraplégiques et paraplégiques) est, explique-t-on, très onéreuse en raison du coût et de la durée des traitements. Un autre chiffre : chaque année, les accidents de la circulation sont à l'origine du handicap de 3000 personnes.
