Le président sortant et le nouveau gouvernement iraniens prêteront serment entre le 26 juillet et le 19 août. Les résultats de l'élection présidentielle en Iran ne seront pas annulés. Le scrutin a été validé hier par la haute instance juridique iranienne. Après dix jours d'études et d'examen des résultats, le Conseil des gardiens de la Constitution a rendu public son «verdict» dans lequel il confirme la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad avec 63% des voix. La même instance a nié avoir constaté des cas de fraude et des infractions majeures. «Lors de la récente élection présidentielle, nous n'avons constaté aucune fraude ou infraction majeure. Par conséquent, il n'y pas de possibilité d'une annulation» du scrutin, a déclaré le porte-parole du Conseil des Gardiens de la Constitution, Abbas Ali Kadkhodaie, cité par la télévision en langue anglaise Press TV et repris par les agences de presse. Cet organe, chargé de superviser toutes les élections en Iran, a en outre affirmé qu'«aucune des plaintes des candidats n'avait été acceptée par le Conseil», ajoute-t-il. Hossein Moussavi, Mehdi Karoubi candidat réformateur et Mohsen Rezaï, candidat conservateur ont dénoncé des irrégularités dans le scrutin. Les deux premiers ont même demandé l'annulation de l'élection. Le refus du Conseil des Gardiens de remettre en cause les résultats de la présidentielle a été suivi par l'annonce que le président et le nouveau gouvernement iraniens prêteront serment entre le 26 juillet et le 19 août, selon l'agence officielle Irna. Depuis dix jours, des dizaines de milliers de manifestants ont envahi les rues pour exiger l'annulation du scrutin. Ces affrontements ont provoqué la mort d'une dizaine de personnes et une centaine de blessés. Cela en plus des arrestations mentionnées par les différents services. Cette situation n'émeut pas le Conseil des gardiens de la Constitution, qui estime que les cas de fraude sont mineurs au pays et qu'il est donc inutile de refaire l'exercice. Pour la journée d'hier, Téhéran a, semble t-il, retrouvé son calme. Les opposants, qui mettent encore la pression sur le pouvoir iranien en appelant leurs militants à sortir dans la rue, n'ont pas manifesté dans la journée d'hier. Le mouvement de protestation a été beaucoup plus modeste que dans les jours suivant le scrutin. Seulement quelques centaines de personnes ont tenté de se rassembler sur la place Haft-é Tir, dans le centre de Téhéran. Ils ont rapidement été dispersés par les services d'ordre. Après la validation des résultats du scrutin par le Conseil des gardiens, les partisans d'Ahmadinejad avaient prévu une manifestation hier devant l'ambassade britannique à Téhéran pour «fêter» la réélection de leur président pour un nouveau mandat. Les associations d'étudiants islamistes, qui avaient appelé à cette manifestation, voulaient protester contre «l'ingérence» de Londres dans les affaires intérieures iraniennes. Mais le ministère de l'Intérieur avait interdit toute marche au centre de Téhéran; pour cette raison, il a été procédé à l'annulation de cette manifestation. Dans un autre contexte, Téhéran «accuse» le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, «d'ingérence» dans ses affaires intérieures. «Ces prises de position contredisent de toute évidence les devoirs du secrétaire général des Nations unies, le droit international et constituent une ingérence apparente dans les affaires intérieures de l'Iran», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hassan Ghashghavi. «Ban Ki-moon a porté atteinte à sa crédibilité aux yeux des pays indépendants en suivant de manière ignorante certaines puissances dominantes qui ont un passé déplacé d'ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays et de colonisation», a-t-il poursuivi. Le secrétaire général de l'ONU avait exhorté lundi les autorités iraniennes à mettre fin immédiatement aux arrestations et à l'usage de la force. M.Ban s'était dit «consterné par les violences post-électorales» en Iran, «particulièrement par l'usage de la force contre les civils qui a conduit à des pertes en vies humaines et à des blessés», selon un communiqué de son ser-vice de presse. M.Ban «demande la fin immédiate des arrestations, des menaces et de l'usage de la force» et «réitère l'espoir que la volonté démocratique du peuple iranien sera pleinement respectée», concluait le communiqué.