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Amis ou ennemis?
MONDE MUSULMAN-USA
Publié dans L'Expression le 02 - 07 - 2009

N'imaginez pas un seul instant, que dominer la totalité du monde est possible, encore moins domestiquer les musulmans.
A l'occasion de la commémoration de l'Indépendance des USA, ce 4 Juillet, et celle de l'Algérie le 5 Juillet, attachés tous deux à la liberté, par amitié pour le peuple américain, il est impérieux de dire aux Américains ce que nous pensons du rayonnement de leur grand pays dans le monde musulman et la perception que les multitudes en ont; notamment après l'arrivée de Barack Obama. Les musulmans sont conscients que rien de décisif ne se fera sans qu'eux-mêmes n'assument leurs responsabilités; mais ils savent bien que l'influence de la plus grande puissance est telle que rien aussi ne se fera sans les USA.
Le dialogue entre deux grandes «civilisations» est le chemin raisonnable. D'où l'importance de la franchise et du dialogue entre musulmans et Américains. L'avenir du monde en dépend.
La prudence d'Obama
Sachez que personne n'est dupe, les belles paroles sur la tolérance religieuse de Barack Obama sont les bienvenues, mais l'immense majorité, à juste titre, doute, constate que sur le plan politique les mots attendus ne sont pas encore prononcés; les actes conformes au droit ne sont pas encore visibles. La grande politique c'est quand se réduit l'écart entre rhétorique et dialectique, les mots et les choses. On garde espoir, mais tout le monde constate que la question centrale, la cause palestinienne, est traitée de manière ambiguë, pour ne pas dire désinvolte.
Les puissants de ce monde en parlent avec des euphémismes, dans le meilleur des cas mettent l'oppresseur et l'oppressé sur le même plan, et occultent les causes des réactions aveugles. Pendant que le peuple palestinien est privé de tout. Privé violemment de droit à la vie, de respect de la dignité, d'accès aux équipements les plus élémentaires, soins, médicaments, nourriture, liberté de circulation.
Pendant des semaines, les malades, demandent désespérément une autorisation aux Israéliens pour se rendre à un hôpital à Jérusalem, Amman, Le Caire, personne ne leur répond, les Israéliens leur posant des conditions infâmes, de chantage en leur demandant de servir d'espions. Le rapporteur spécial auprès des Nations unies pour les Droits de l'homme dans les territoires palestiniens colonisés, et professeur de droit à l'université de Princeton, Richard Falk, qui est juif, lors des massacres de Ghaza en décembre-janvier derniers, affirmait avec courage: «Est-ce une exagération irresponsable que de comparer le traitement infligé aux Palestiniens aux atrocités collectives commises par les nazis? Je ne crois pas.»
La plupart des médias occidentaux ont appelé les massacres une action «défensive» ou «guerre» pour assurer la sécurité d'Israël. Depuis, ils ne se soucient pas de rendre compte de la catastrophe humanitaire. La majorité de la population souffre physiquement et mentalement. Elle est sous-alimentée, malade et poussée au désespoir. C'est une situation de camp de concentration à ciel ouvert. Israël maintient Ghaza et la Cisjordanie dans un apartheid et blocus uniques en notre temps. Les maladies et les dépressions, en plus des blessés et handicapés, se multiplient tous les jours.
Les conséquences des bombardements, des massacres avec des armes prohibées, dont certaines produisent des cancers et celles du blocus sont catastrophiques. Il y a un oubli délibéré de méditer la dimension qui, précisément, fonde le dialogue entre les civilisations: la réflexion sur les causes profondes des problèmes, afin de s'inscrire dans la solution définitive.
Le Président Barack Obama a prononcé un discours au Caire jugé comme «historique», que nous préférons définir comme un discours nécessaire mais insuffisant, seulement un début de rupture. Il a tendu la main au monde musulman, cependant, permettez-nous de nous interroger sur la volonté réelle de changer la tragique situation car, sous couvert d'équilibre entre Juifs et Arabes, il affirme: «Tout comme elle ravage les familles palestiniennes, la crise humanitaire qui perdure à Ghaza...ne sert pas les intérêts de la sécurité d'Israël.» Les assassinats de 1300 Palestiniens sont à peine rappelés, liés de surcroît à la sécurité d'Israël.
Des observateurs avertis ne sont pas étonnés, ils savent que pendant les massacres que subissaient les Palestiniens de Ghaza, «l'équipe d'Obama a fait savoir qu'elle ne soulèverait aucune objection contre le projet de renouvellement des stocks de "bombes intelligentes" et autres appareils de haute technologie qui étaient déjà acheminés en grandes quantités vers Israël».
Tout le monde peut constater que l'unique critique exprimée par Barack Obama concerne l'arrêt des implantations, qu'il ne définit pas par leur vraie nature: «colonies», et évite de parler de celles qui existent depuis 1967: «Les Etats-Unis ne reconnaissent pas la légitimité de la poursuite des implantations de colonies israéliennes...Il est temps que cela cesse.» Comment peut-il ignorer que les blocs de colonies anciennes et en cours, qui ont pour but de rendre la création d'un Etat palestinienne impossible, sont considérées comme illégales par près de 60 résolutions et lois internationales, du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies, et de la Cour internationale de justice.
Les paroles diplomatiques, du président Obama, ne peuvent pas faire oublier que 99% des pays de la planète, depuis 40 ans, au sein des Nations unies, à l'exception des Etats-Unis, exigent en vain d'Israël de cesser son occupation illégale et violente de la Palestine et votent en faveur du droit du peuple palestinien à l'autodétermination. Les USA et Israël refusent une vraie solution diplomatique.
C'est cette position irrationnelle et injuste de la part des USA que les citoyens du monde voudraient voir changer pour instaurer la paix et faire reculer la mondialisation de l'insécurité.
Pas de paix sans justice
Ce qui se passe au Moyen-Orient n'est pas un «conflit israélo-palestinien», mais un problème de colonisation, qui bafoue les principes bibliques, coraniques et les valeurs universelles et humanistes. Il n'y a pas de paix sans justice et les USA sont capables de le comprendre, eux dont la notion de liberté concerne la majorité des articles de leur Constitution et les marques de leur édifiante histoire.
Nous avons assisté avec étonnement durant l'année 2008 et même durant les massacres commis à Ghaza, à des mobilisation intenses de lobbys influents au sujet du Tibet, du Darfour, et autres conflits en Afrique, mais au sujet de la Palestine, on constate au contraire à des renversements de rôles, ce sont les mouvements de libération, les élus par les citoyens palestiniens, qui sont accusés, à qui les Occidentaux refusent de parler, et à qui est demandé de cesser toute résistance. C'est tragique comme partialité.
Pendant que les extrémistes arrivés au gouvernement israélien sont reçus et reconnus, on feint d'oublier qui est le colonisé, et qui est le colonisateur, qui est l'agressé et qui est l'agresseur. Colonisation, massacres, répression, blocus, asphyxie sont passés à la trappe, ne mettant l'accent surtout que sur les réactions désespérées des victimes.
Certes, Obama n'a pas menacé en disant «vous êtes avec nous ou contre nous». Comme le remarque un analyste anglais objectif: «Il a juste affiché ce sourire du tigre» et a cité le Coran. Mettant en avant que l'islamophobie était inadmissible. C'est bien de dénoncer les discriminations que subissent les musulmans dans le monde, mais pas suffisant pour changer le réel et faire que les USA soient admirés et suivis comme le souhaitent les musulmans et les citoyens du monde attachés à la liberté. Le discours d'Obama au Caire, permettez-nous de le redire, est incomplet. Nombre d'experts et commentateurs avertis savent qu'il n'a pas condamné clairement la colonisation, n'a proposé aucun changement, aucun plan, aucune mesure pour faire pression sur l'occupant.
Cela signifie encore pour les musulmans, et tous ceux qui sont justes à travers le monde, que la politique des deux poids, deux mesures continue, au détriment de la sécurité mondiale. Faute de règlement juste et définitif de la question palestinienne, les Américains et les Israéliens seront considérés par la conscience universelle comme responsables des désordres et violences. L'amalgame assassin entre «musulman et terroriste» que nourrissent des égarés et autres sectes manipulées, situation exploitée à outrance par les médias occidentaux, ne peut faire oublier que le plus grand nombre de victimes de l'injustifiable terrorisme des faibles est celui des musulmans.
Le terrorisme des puissants Israéliens est occulté. Prenant prétexte des violences aveugles commises abusivement au nom de la religion, et des comportements archaïques de groupes instrumentalisés, certains courants en Occident se sont inventés un nouvel ennemi après la chute de Berlin, en la figure du musulman, prolongement de l'antisémitisme.
En conséquence, nous ne voulons pas imaginer qu'Obama a été élu juste pour changer la forme, enrober le venin de miel pour tenter de faire admettre la stratégie d'hégémonie et de domination totale que certains idéologues et think-thank ne cachent plus.
N'imaginez pas un seul instant, que dominer la totalité du monde est possible, encore moins domestiquer les musulmans. Le XXIe siècle sera juste ou ne le sera pas. Les musulmans dans leur immense majorité, notamment algériens qui connaissent le prix de la liberté, savent qu'il faut qu'ils assument leurs responsabilités, se réformer, sortir de l'état de victime pour redonner à l'Islam la place qu'il mérite dans le monde. Ils veulent et peuvent devenir des partenaires et alliés des USA, dans la justice et la vérité.
(*) Président du Forum des intellectuels Algériens
[email protected]


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