Sensationnel! L'artiste sénégalais s'est produit mardi soir à l'Esplanade de Riadh El Feth devant un public attentif, festif et surtout survolté et nombreux. Aussi ce concert dédié à Michael Jakcson (inhumé mardi soir, la cérémonie des funérailles au Staples Center de Los Angeles a été retransmise en direct sur les chaînes du monde entier (Ndlr)a eu lieu devant des officiels africains et un guest star SVP, Dany Glover, l'un des acteurs fétiches du film l'Arme fatale, qui n'a pas cessé d'être sollicité pour le prendre en photo avec le public, les journalistes et même les agents de sécurité. Youssou N'dour a subjugué l'assistance par son répertoire coloré, engagé et émouvant en interprétant par deux fois son célèbre Seven seconds, son beau morceau My hope is in you et d'autres morceaux des plus entraînants qui feront se déhancher plus d'une invitée parmi le corps diplomatique africain. «L'Afrique est souvent déformée à la télé.Elle est présentée comme malade du sida, pauvre et anéantie par la guerre. Ce n'est pas ça l'Afrique, c'est le contient de la solidarité et de la générosité», dira Youssou avant d'interpréter le titre New Afrcia devant une assistante conquise à sa cause. A la fin du concert, il crie à tue-tête, «dorénavant, il faut aller de l'avant!». Dans sa loge, Youssou N'dour est assailli par les journalistes et les caméramans africains. C'est le déluge qui s'abat sur lui. On tente de se frayer un chemin parmi cette avalanche humaine et extraire ce témoignage au milieu de cette interview collective. L'Expression: Vous venez de vivre un moment très important à l'occasion de cet événement phare que connaît actuellement l'Algérie, à savoir le 2e Festival culturel panafricain. Quelles sont vos impressions? Youssou N'dour: je suis très content de venir ici avec mes musiciens africains et de faire partie des invités du Panaf. C'est là où je félicite le Président Boutelika pour cette extraordinaire manifestation qui a fait réunir les jeunes autour de la richesse de l'art africain. Je peux affirmer aujourd'hui que ce message est bien perçu au vu de l'intérêt que dégage la jeunesse vers cette musique. Je suis très content de retrouver l'Algérie autour d'une ambiance festive fabuleuse. Il faut vraiment saluer ce qui est en train de se passer à Alger parce que la musique africaine a vraiment besoin de ce genre de rencontres. Cette manifestation continentale représente un saut pour attirer l'attention des jeunes sur la musique africaine, une musique qui doit vivre en Afrique en dépit de ses problèmes de piraterie. Un mot sur le festival des arts nègres, le Fesman, qui doit se dérouler au mois de décembre sous le même slogan justement: «Le renouveau et la renaissance de la culture africaine». Pas de chevauchement d'après vous? Ce n'est pas contradictoire. Sincèrement, c'est complémentaire. Je pense que ce qu'on a vécu aujourd'hui en Algérie, à Alger avec l'ouverture et cette manifestation, je pense que le Fesman devrait être beaucoup plus attentif, car l'Algérie a mis la barre très haut. J'entends par rapport au spectacle d'ouverture, à la diversité des cultures... Notons que le Fesman ce n'est pas un événement africain mais mondial. On doit être à la hauteur. Je pense que ce festival va bouster effectivement toutes les personnes intéressés par la culture à venir à Dakar. L'Afrique c'est la maman. Tout est parti de là. Vous savez, il y a eu l'esclavage. Les gens sont partis mais la musique aussi a été exportée. Ce qui se passe est simple, cette musique, le jazz notamment est parti de l'Afrique et elle est revenue. Nous avons toujours joué le rôle d'animateur de ce qu'on appelle la diaspora. Et nous allons continuer à le faire. Un mot sur le concert de ce soir? J'ai beaucoup aimé. Je ne m'attendais pas à ça. Je doit dire que je suis très content. Je pense que tous les artistes qui vont se produire autour de ce festival vont être très bien accueilli. C'est un moment très fort pour l'Algérie. Michael Jackson a été inhumé ce soir... Oui, j'ai dédié mon concert à Michael Jackson. Il représente tout pour moi. Quand on a appris sa mort, c'est là où on a senti que vraiment on était fan de lui. On a grandi avec sa musique. Il nous a tout donné. Il nous a montré aussi que la diaspora pouvait être au top! Sa disparition brutale nous a tous touchés. Nous l'avons pleuré mais on sait que c'est Dieu qui décide. Aujourd'hui, j'ai beaucoup pensé à lui pendant toute la journée, parce que je sais que maintenant il repose en paix. Je ne pouvais pas faire ce concert sans le dédier à Michael Jackson. Je suis très content que le public ait très applaudi. Michael était pour nous un Africain aussi.