Le parvis de Riad El-Feth s'est enflammé mardi dernier sur les airs entraînants et festifs du grand Youssou N'dour, pour un concert de deux heures, où les spectateurs ont vibré et se sont déchaînés au rythme des sonorités africaines, dispensé par un grand maître en la matière. Le temps d'une soirée, l'Africain qui sommeille en chacun de nous est sorti ou a ressuscité. Dès l'entrée en scène de Youssou N'dour, l'esplanade tremblait déjà. Tout de blanc vêtu — en signe de pureté, de paix — Youssou N'dour a tenu à rendre un dernier hommage au roi de la pop, Michael Jackson. L'artiste a interprété au tout début la bande originale du 1er dessin animé africain Kirikou et la sorcière, et la réaction du public ne s'est pas fait attendre : le courant est tout de suite passé entre le chanteur et le public. En fait, l'artiste était en communion avec son public, et même à un moment, une complicité s'est installée. Youssou N'dour a interprété son répertoire musical, des chansons connues et d'autres moins, chose qui n'a pas empêché le public de passer une agréable soirée. Des danses africaines étaient présentées durant le spectacle par des danseurs venus accompagner l'interprète sur scène. De plus, son tube Seven second (qu'il a chanté en 1996 avec Nenneh Cherry) a déclenché l'euphorie, voire l'hystérie, répétant en chœur le refrain de la chanson. Juste avant de chanter New Africa, l'artiste a pris la parole pour exprimer son regret de l'image négative que reflète l'Afrique à travers le monde, tout en ajoutant que “le rendez-vous de l'Algérie est venu pour dire à ce monde que l'Afrique a autre chose à exporter que la maladie, la guerre, la pauvreté et la famine”. À la fin du concert, le chanteur s'est éclipsé un moment, et il est revenu avec la star américaine d'origine africaine Danny Glover. Il a également déclaré : “Je pense que l'objectif de ce Panaf est d'amener les jeunes à comprendre la richesse de l'art africain d'une manière générale et de la musique africaine. Je peux affirmer aujourd'hui que ce message est bien perçu au vu de l'intérêt que porte la jeunesse à cette musique.” DJAZIA SAFTA