Cet amour se manifeste de plusieurs façons: certaines portent les maillots de leurs idoles tandis que les fanatiques se font même tatouer les noms des stars sur les parties intimes de leur corps. «Si je le vois jouer, je ne sais plus où m'asseoir». Folie footballistique quand tu nous tiens! Des jeunes adolescentes tombent sous le charme des stars mondiales du football. Ce qui fut une rareté par le passé, se confirme, aujourd'hui, comme une règle. Bien des Algériennes suivent les compétitions internationales, rien que pour voir les vedettes du ballon rond. Il suffit de citer le nom de leur joueur préféré pour que ces filles, à la fleur de l'âge, se réveillent de leur sommeil profond. La fièvre dépassée, l'étape hystérique commence. Une occasion manquée, et ce sont les regrets incommensurables... Agressivement attaqué par son adversaire, ce sont des cris qui s'élèvent comme si le message était transmis. Et pour un match perdu, «son préféré» vaincu...les larmes coulent à torrents. Les coeurs fondent et sur les joues rougeâtres de Nadjwa, la fille de Ben Aknoun, se lit toute l'amertume d'une passion effrénée. Cristiano Ronaldo, un footballeur venant d'ailleurs, transféré à 94 millions d'euros au grand Real Madrid, a conquis les coeurs des centaines d'Algériennes, dont celui de Nadjwa. «The love story» que le jeune Portugais vit avec l'actrice Paris Hilton, nos filles le veulent, elles aussi. «Mignon, riche et beau...,il a tout pour être adoré. Je voulais partir en Angleterre, rien que pour voir "Mon Cristiano" de mes propres yeux et lui dire que je l'aime. Faute de moyens, je suis encore là. Mais je suis heureuse de le voir évoluer sur les écrans de la télé», renchérit la belle lycéenne. Son coeur tatoué de la passion inégalée, sur son avant-bras elle porte jalousement les initiales de la star mondiale. «C.R. sont deux lettres qui valent bien ma vie», dit-elle laconiquement. Il est fréquent de rencontrer des filles au visage peinturluré aux couleurs de l'équipe où évolue leur vedette. Elles sont même habillées, chaussées et parées de boucles d'oreilles aux couleurs du drapeau de son équipe nationale. Certes, elles n'arpentent pas les avenues, les rues, les marchés en arborant fièrement des tresses chamarrées, elles «défilent», cependant, chez elles. Certaines d'entre elles inquiètent leurs mamans. «Les noms de Kaka et de Messi, je les ai appris de la bouche de ma fille. Elle est folle de ces deux stars. J'ai peur pour elle et notamment pour ses études», souligne Fatima, mère d'une fille fan du foot européen. Les drapeaux du Brésil et de l'Argentine, pays respectifs où évoluent les deux vedettes, illuminent et inspirent tout. Ils prêtent leurs couleurs aux boucles d'oreilles, aux colliers, aux foulards et aux bracelets. En voyant des matchs, elle supporte avec des larmes. A la fin de chaque rencontre, «elle veut animer des débats à la maison», poursuit-elle. La prolifération des chaînes sportives a eu un impact négatif sur ce comportement. La variété qui devait être de mise, cède le pas au profit d'un choix unique ayant pour nom foot. On reste «scotché» devant l'écran, uniquement pour voir l'une des meilleures stars. Rencontrée dans un cybercafé sis rue Hassiba-Ben Bouali, Asmahan, nous livre tous ses secrets. Des photos dans son portable, une liste de sites interminable...elle s'informe au quotidien sur le footballeur qui la faitchavirer. «Je suis prête à mourir pour lui.» Le verdit est tombé, et la fille native des Ouadhias jure par tous les dieux de se «débrouiller» cette année pour se rendre en Italie. Vaille que vaille, «je vais voir jouer Ibrahimovic, la star suédoise», enchaîne-t- elle. Les lycées, collèges, universités...grouillent de «supportrices acharnées» qui sont versées dans les règles du ballon rond. Cet amour se manifeste de plusieurs façons, les compétitions prestigieuses, telles la Champion's League pour les clubs et la Coupe du monde pour les équipes nationales, offrent l'occasion à ces amoureuses, d'adorer les hommes de leurs rêves sur les écrans de télévision. Ces sentiments se traduisent de diverses façons. Certaines portent les maillots de leurs idoles. Elles exhibent les noms ou les photos de leurs joueurs préférés. D'autres tapissent les murs de leurs chambres et leurs armoires avec des posters des footballeurs qu'elles adorent. Les fanatiques se font même tatouer les noms des stars sur les parties intimes de leur corps. Riante, Asmahan reconnaît que sa meilleure copine en est une. «En voyant jouer le club où Ibrahimovic évolue, il règne un silence de deuil. Personne n'ose parler, malheur pour moi si un bruit sort de ma cuisine! Je ne peux même pas rire à mon aise dans ma chambre au risque d'être grondée par le maître des lieux», vitupère une jeune adolescente mécontente du diktat de sa soeur aînée. Chaque minute qui passe, c'est du foot.