«Ce qui est en cause est l'atteinte à l'un des principes sacrés de l'Islam, le péché commis est la représentation du Prophète Mohamed (Qsssl) par une photographie éditée dans cet ouvrage, alors que tous les théologiens ont été unanimes sur cette question.» Il aura suffi de quelques photos pour déclencher la colère de deux membres du bureau d'Oran de l'Association des Ulémas musulmans qui ont reproché à Khaled Ben Tounès, guide spirituel de la Tariqa Al Alaouiya, d'avoir transgressé la religion musulmane en représentant la photographie du Prophète (Qsssl) et ses compagnons sur son dernier ouvrage intitulé Soufisme, l'héritage commun. «Un grand péché interdit pourtant par la religion musulmane vient d'être commis,» ont dénoncé les deux membres de l'association qui ont mis en rapport les photos éditées sur le livre de Khaled Ben Tounès avec les caricatures blasphématoires danoises. À la suite de ce grief, aussi grave et rare dans un pays musulman, les deux parties (Khaled Ben Tounès et les deux membres de l'association) se sont livrés, à l'issue de la présentation du programme de la célébration du Centenaire de la Tariqa Al Alaouiya, à une bataille verbale inédite autour du dernier ouvrage du guide spirituel da la Tariqa Al Alaouiya. Selon les deux membres de l'Association des Ulémas, le livre contient des photos du Prophète (Qsssl). «Que le livre soit soumis au ministère des Affaires religieuses avant qu'il ne soit édité car il contient des photos interdites par la religion», a recommandé le président du bureau de Aïn El Beïda de l'association. «C'est péché...» a-t-il dénoncé, ajoutant que «imager le Prophète (Qsssl) est un acte très grave, voire blasphématoire». La polémique qui a opposé les deux parties est vite montée de plusieurs crans malgré les appels des présents à la sagesse afin de se prémunir du sens de la communication. Le guide spirituel de la voie soufie via la Tarîqa El Alaouiya qui prônait pourtant dans sa conférence de presse la tolérance et la paix pour tout le monde, a vivement réagi aux griefs qui lui ont été reprochés par les représentants de l'Association des Ulémas d'Oran. En effet, s'en prenant violemment à ces deux derniers, le guide spirituel de la Tariqa Al Alaouiya, traitant ses détracteurs de tous les noms d'oiseaux, ne s'est pas laissé prendre en soutenant que les reproches des deux membres de l'association sont à la fois mal placés et mal formulés. Ce sont ces comportements qui souillent l'image de l'Islam...a-t-il haussé le ton avant de se mettre à la défense devant un parterre resté quelque peu sur sa faim. «C'est un héritage universel qu'il faut impérativement protéger de la dispa-rition...» a-t-il soutenu. Le noyau de la polémique a été focalisé autour de plusieurs photos dont notamment celles représentant Adam et Eve nus, le mont Hira, lieu de la révélation du Prophète (Qsssl) et la plus réprouvée, celle du Prophète (Qsssl) avec ses compagnons, qui ont été reproduites sur le dernier ouvrage de Khaled Ben Tounès. Se défendant ongles et bec, le guide spirituel de la Tariqa Al Alaouiya a argumenté que les photographies en question ne relèvent pas de ses inventions. Sous le coup de l'énervement, il affirmera que les images en question sont de vieilles iconographies qui existent un peu partout et qu'il a recueillies lors de ses différents voyages et visites à travers plusieurs pays du monde. «Ce sont des photos qui existent et ce ne sont pas des caricatures danoises...», a-t-il justifié. Pour leur part, les deux membres de l'Association des Ulémas sont restés fermes sur leurs positions. «Ce qui est en cause est l'atteinte à l'un des principes sacrés de l'Islam, qui est le péché commis en représentant le Prophète Mohamed (Qsssl) par une photographie éditée sur le livre alors que tous les théologiens ont été unanimes sur cette question», ont-ils soutenu argumentant que «Mustapha El Akkad, célèbre réalisateur cinématographique, n'a pas osé représenter le Prophète (Qsssl) dans son film intitulé Rissala». Interrogés sur leur silence pendant les débats ouverts et ce, à la fin de la conférence, les deux membres ont argumenté que leur mutisme ne signifie pas l'abdication. «Nous avons évité d'allumer le brasier de la discorde...» ont t-ils expliqué.