Dans sa collection Essai, les éditions Sedia, filiale de Hachette viennent de publier " Penser le Coran " de Mahmoud Hussein, un ouvrage pédagogique contre les extrémismes et les violences idéologiques. Très facile à lire, accessible pour tous, ce livre de 149 pages ne donne aucune trouvaille particulière sauf que sur le Coran, il reprend des généralités éculées et admises. Dans son chapitre , "Les débuts de la Révélation", l'auteur revient sur le moment dans lequel le prophète Mohamed (QSSSL) a reçu la Révélation, les conditions dans lesquelles il était, les gens à qui il en a parlé en premier, la façon dans il a reçu le premier verset coranique (Lis) de l'ange Gabriel, mais Mahmoud Hussein, apporte également dans ce même chapitre quelques versions des premiers théologiens qui s'étaient basés sur les dires rapportés 20 ans après la mort du prophète par ses compagnons. Simpliste à la fois et très fluide, cet ouvrage rappelle dans son premier chapitre, "Ce que dit le Coran et ce qu'on lui faire dire" que "Le Coran condamne quiconque attente à la vie d'un innocent (verset V, 32. Le prophète à expressément interdit aux musulmans de se donner la mort. Et il ne leur a permis de tuer que les combattants ennemis adultes, armés, à l'exclusion des femmes, d es vieillards et des enfants. " écrit-il à la page 12 en s'interrogeant : " Comment certains musulmans peuvent-ils commettre de tels attentats ? ". l'auteur répond dans le même paragraphe que "Ils citent un verset qui appelle à combattre les polythéistes (verset IX, 3-5) et appliquent ce qualificatif à tous ceux qu'ils considèrent comme leurs ennemis " note-t-il encore en concluant : " Ils font dire au Coran ce qui les arrange." L'auteur prend au cas par cas les situations extrêmes pour lesquelles on a tendance à recourir au verset coranique, il révèle également la création d'écoles coraniques qui s'opposent radicalement. Selon Mahmoud Hussein, " L'école des Mu'tazalite donne du Coran une lecture marquée par la confiance du pouvoir souverain de la raison, Dieu lui même est Raison. Il a donné aux humains la puissance d'agir librement, à partir de quoi Il les sanctionnera à la fin des temps, en fonction de leurs actes " écrit-il au chapitre, "Le créé et l'incréé ". Dans le même chapitre, il souligne que " Face à cette école se dressent les représentant de la Tradition, au premier rang desquels le fondateur de l'une des quatre écoles de fiqh (jurisprudence). Ce dernier dit-il rejette avec force la notion de libre arbitre humain qui apparaît comme une entrave à l'absolue puissance de Dieu, cette dernière étant hors de portée de la raison humaine." A la lumière de cet ouvrage qui rafraîchit tout de même la mémoire et qui se réfère aux préceptes doctrinaux fondés en Arabie au VII siècle, juste après la mort du prophète, on peut dire que l'auteur tout comme le fait régulièrement Malek Chebel dans ses ouvrages sur la question, défend de façon logique le Coran, qui selon lui est un texte Sacré certes, mais qui peut être appréhendé non pas comme un corpus qu'on doit apprendre par cœur sans le comprendre, mais qu'on doit lire en faisant intervenir la raison. Une raison évidemment qui se base surtout sur l'aspect historique de quelques versets coraniques comme le cas du voile par exemple où il est raconté que dans Médine "Les femmes devaient sortir de la ville, à la tombée de la nuit, pour leur besoins. Elles étaient alors souvent importunées par des voyous. Elle firent part de leur colère à leurs maris, qui en parlèrent à leur tour au Prophète. C'est à la suite de ces incidents que le verset coranique était révélé à ce dernier. En revêtant un châle, les femmes musulmanes libres pouvaient se faire aisément reconnaître, et dès lors respecter, même dans l'obscurité de la nuit (verset XXXII, 59) " écrit-il au chapitre. " Ce que dit le Coran et ce qu'on lui fait dire." Yasmine Ben