Le scrutin d'aujourd'hui doit mettre un terme à la crise née du coup d'Etat militaire du 6 août 2008. La campagne pour l'élection présidentielle d'aujourd'hui en Mauritanie s'est achevée jeudi soir, comme elle avait débuté, sur des invectives entre l'ex-chef de la junte, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, et ses opposants. Plusieurs rassemblements se sont tenus de manière simultanée dans la capitale Nouakchott, et ce avec les traditionnelles animations organisées sous de grandes tentes. Le scrutin d'aujourd'hui doit mettre un terme à la crise née du coup d'Etat militaire du 6 août 2008. Le général Ould Abdel Aziz a de nouveau mis l'accent sur «la gabegie», accusant des soutiens de l'opposition d'avoir «pillé la banque centrale en 2004». Il a affirmé qu'il y avait une «connivence de certains candidats avec le père du mal, établi à l'étranger» - allusion à l'ex-président, Maaouiya Ould Taya, réfugié au Qatar- pour «prendre le pouvoir». L'un de ses principaux challengers, Messaoud Ould Boulkheir, candidat du front anti-putsch et cible répétée de ses attaques, a rétorqué que l'ex-chef de la junte «ne deviendra jamais président de la Mauritanie qu'il a conduit vers l'abîme». Il a affirmé qu'il respecterait les résultats des urnes «s'ils ne sont pas Truqués». L'autre candidat considéré comme un des favoris du scrutins, l'opposant Ahmed Ould Daddah, a été plus conciliant en promettant s'il était élu la «formation d'un gouvernement d'union nationale» où il nommerait des ministres du camp Aziz «qui ont la compétence requise». Il a assuré vouloir être le «président de tous, sans aucun règlement de compte». Cette élection, considérée comme particulièrement ouverte, met en compétition neuf candidats qui briguent les suffrages de plus de 1,2 million d'électeurs répartis entre 2500 bureaux en Mauritanie et dans une vingtaine de pays dans le monde. Le ministre de la Communication, Ahmed Ould Ahmed Abd (opposition), qui a tenu jeudi une conférence de presse, a affirmé que tout «est fin prêt», reconnaissant toutefois que des «difficultés d'ordre organisationnel» subsistent encore. Il s'agit notamment selon lui «de la distribution des cartes d'électeurs et de l'acheminement de bulletins de vote vers l'extérieur», notamment vers des pays éloignés comme la Chine. Par ailleurs, le comité de suivi du Groupe de contact international pour la Mauritanie à indiqué jeudi que «Toutes les conditions sont réunies pour la tenue samedi (aujourd'hui) en Mauritanie de l'élection présidentielle» censée mettre un terme à la crise née du coup d'Etat du 6 août 2008. «Les conditions sont réunies; nous sommes confiants; nous aurons plus de 300 observateurs qui vont se déployer dans tout le pays», a indiqué le président du comité, Mahamat Saleh Annadif. M.Annadif, qui a accompagné les négociations ayant permis la signature de l'accord de sortie de crise le 4 juin à Nouakchott, a précisé avoir tenu mercredi soir une réunion avec les principales forces politiques signataires de l'accord. Selon les services du ministère de l'Intérieur, tout est prêt et le matériel électoral, y compris les bulletins de vote et la liste électorale remaniée, seront à temps dans les bureaux.