La pression terroriste commence lentement à se dissiper. De par son relief et ses massifs forestiers, la Kabylie a très vite attiré l'attention des terroristes. La petite «Suisse» a vite fait de se retrouver dans l'enfer qui a saisi le pays, à l'apparition du terrorisme. Certes, la population, très tôt engagée dans le combat pour la démocratie, n'a guère adhéré aux visions du parti dissous et de ses avatars armés. Très tôt, les villages s'organisent. Des anciens de l'ALN, reprennent du service. Armés, organisés en groupes, ils veillent sur leurs villages. Les «patriotes», puisque c'est d'eux qu'il s'agit, ont monté une garde vigilante et souvent ont fait le coup de feu pour protéger les leurs et les villages dont ils ont la garde. Puis sont venus les policiers municipaux pour renforcer la sécurité, notamment, sur les voies de communications, comme, par exemple le CW 128 menant de Tizi Ouzou à Boghni, la RN 30 tristement célèbre un certain temps, et la RN 25 allant sur Draâ El-Mizan. Durant un long temps, les ouvrages d'art comme les ponts étaient ciblés par les terroristes, aussi l'ANP a-t-elle dépêché des escouades pour parer à toute éventualité. Depuis quelques mois, les forces de sécurité sont passées à l'offensive. Les massifs forestiers et les maquis sont passés au peigne fin. Les ratissages se multiplient, Sidi Ali Bounab, Boumahni, la Mizrana, Amjoudh, Yakouren sont régulièrement «visités» par les troupes de l'ANP. Plusieurs caches sont détruites, notamment à Sidi Ali Bounab, des terroristes sont éliminés. L'armée a également fait stationner des escouades aux «endroits», jusque-là réputés dangereux. C'est le cas du lieu dit Le Pont noir, sur le CW128 ou encore sur la RN30, plus connue sous le nom de Takhoukht. Des groupes de l'ANP sont également installés en plein coeur du massif de Sidi Ali Bounab, de la forêt de la Mizrana et de Yakouren. Cette présence des forces de l'ordre renforcée par les Bmpj installées à Ouadhias, Boghni, Tizi Gheniff, Draâ Ben Khedda, Tizi Ouzou et Tigzirt semble gêner considérablement les déplacements des bandes de Hattab. Les «pistes» de transit, jadis connues comme «les autoroutes terroristes», à l'image de celle menant de Sidi Ali Bounab vers Bouira par Draâ El Mizan, en traversant la forêt de Boumahni et celle de Sidi Ali Bounab vers Dellys et la Mizrana ont été taries par la présence des forces de l'ordre. Comme ont été également, sinon éradiqués du moins considérablement amoindris, ces faux barrages, rituels un certain temps sur le CW 128. Certes, il arrive encore que des «visites nocturnes» dans certains bars, principalement sur l'axe Boghni-Draâ El Mizan soient signalés, avec le racket de consommateurs, mais il semble, cependant, qu'il n'est pas rare que des bandits de grands chemins soient mêlés à ce genre d'«attaques». De récentes arrestations effectuées par la police démontrent que, trop souvent, l'on fait un peu facilement porter ces attaques» au crédit des sbires de Hattab. La vérité est qu'il y a souvent, une tendance de la presse à faire certains raccourcis. Il arrive assurément que des terroristes dressent de faux barrages, généralement, en des lieux isolés ou encore, comme signalé récemment, d'autres sont allés jusqu'à «essayer» des incursions dans certaines villes, comme ces quatre terroristes armés, aperçus circulant à bord d'un véhicule à Azazga. Mais la vigilance de la population, l'encadrement des forces de l'ordre et surtout les coups reçus par les terroristes, indiquent que ces derniers sont entrés dans une période de déclin. Certes, tout n'est pas vraiment fini et il arrive que, de temps à autre, des actes de nuisance ou des attentats sont signalés. C'est le cas, notamment, dans les zones tampons entre les autres wilayas et celle de Tizi Ouzou: Draâ El Mizan, qui partage avec la daïra de Kadiria (Bouira) des forêts et des maquis, ou encore les abords de Sidi Ali Bounab ou de Yakouren, mais on est loin du temps, où les adjoints de Hattab se pavanaient jusque dans certains villages. Il faut également signaler que le retrait «des gendarmes» n'a pas vraiment pesé sur la lutte antiterroriste. La police communale, les groupes de GLD, les patriotes et les brigades de la Bmpj alliés aux forces de l'ANP ont su faire baisser et de beaucoup...la tension.