Actuellement, la commune dispose tout juste de quoi payer ses employés. La commune oranaise de Sidi Benyebka est déterminée à rompre avec son isolement en balisant son développement par l'accès au littoral, à travers une route à réaliser pour relier la commune à Cap Carbon (Arzew) via Kessiba, pense son maire Youcef Khebizat. Ce projet de route est attendu par les habitants depuis 1986 lorsqu'il a obtenu le feu vert du wali d'Oran. S'il venait à se concrétiser, il ouvrirait incontestablement de bonnes perspectives économiques à cette commune de 8000 habitants et aux grandes potentialités, estiment les responsables de l'APC. Avec sa vocation agricole et ses atouts touristiques, soulignent les élus, cette commune pourrait «effacer d'un trait cette image de désenclavement». En attendant, cette commune «pauvre» continue de faire face au chômage, malgré l'existence de 11 carrières d'agrégats, d'une unité de marbre, d'une briqueterie et de deux usines de luminaires. La population locale ne bénéficie, dans la majorité des cas, que du recrutement qui se fait en dehors de la commune, alors que toute une zone d'activité reste inexploitée. A ce propos, le président de l'APC a répété que le élus «misent sur l'ouverture de la route vers le littoral, qui est vierge sur 12 kilomètres». Il suffit, a-t-il estimé, d'un abri de pêche à Hantita ou à Djenen Keroum, pour que les choses bougent dans le sens souhaité. «La plupart des emplois offerts dans le cadre de certains dispositifs tel TUP-Himo se sont avérés précaires», a-t-il poursuivi, soulignant que «la commune cherche à dynamiser de nouveau ces espaces et les mettre à la disposition des investisseurs pour pouvoir créer des emplois et des revenus fiscaux». Aujourd'hui, «la commune dispose tout juste de quoi payer ses employés et le seul gisement, celui exploité par l'Enamarbre est à l'arrêt», a-t-il constaté. C'est que Sidi Benyebka (ex-Négrier), avec ses 1 900 ha de terres agricoles et ses 3 200 ha de forêt et maquis, n'arrive pas à affirmer sa vocation agricole, malgré l'aide publique apportée aux agriculteurs. Les investissements réalisés ces dernières années dans le cadre du Plan national de développement agricole (Pnda) restent en deçà des potentialités de la commune, faute de suivi dans l'application, selon les responsables. «Les faibles rendements de céréales servent tout juste de pacage pour les éleveurs qui viennent en été faire leur transhumance», a indiqué un vieil habitant de la région évoquant, nostalgique, le passé récent de cette région du djebel Arrous, connue surtout pour ses coteaux (vignobles) et son agriculture de montagne, notamment ses amandiers. Toutefois, une relance de l'activité agricole est possible surtout avec le programme de développement rural intégré (Ppdri), pour encourager les agriculteurs à exploiter leur terre par l'investissement, aussi bien dans l'apiculture, l'aviculture, que dans la viticulture et l'agriculture de montagne. En matière d'aménagement urbain, la commune de Sidi Benyebka a hérité d'une situation désastreuse, selon le maire, qui explique que des lotissements «ont été réalisés sans viabilisation et les bénéficiaires ne disposent toujours pas d'actes de propriété, malgré les paiements effectués à l'agence foncière». Au plan culturel, la commune est dépourvue de centre culturel, de bibliothèque et de tout espace culturel.